Un projet de loi (SREN) en France vise à forcer les éditeurs de navigateurs à intégrer des mesures de censure de sites émis par le gouvernement

Cependant, la censure est un effet du pouvoir pas de l’argent.
Si tu veux gagner de l’argent tu fait de la censure; ça ne veut rien dire. C’est le pouvoir qui permet la censure.
Pour faire de l’argent la censure ne sert à rien.

Si, par exemple pour censurer la sortie d’articles qui dénoncent la corruption ou la planque de pognon dans les paradis fiscaux, les petits arrangements entre pseudo-concurrents, je te laisse compléter.

Théorème de base de logique, si A implique B ça ne veut pas dire que B implique A. Mathématique niveau collège.
Donc ce n’est pas parce que tu as de l’agent et que tu utilises la censure que le fait d’utiliser la censure te fait gagner de l’argent.
La censure dans ton exemple, c’est de ne pas se retrouver en justice qui est le but recherché.

Je n’ai pas écrit que la censure n’était nécessaire ou suffisante, j’ai écrit que la censure pouvait avoir un intérêt pour faire du pognon.
La logique ne se limite pas à (A implique B) OU (B implique A).
C’est sûr que si on se retrouve en zonzon, c’est plus compliqué pour faire du pognon.
Mais il existe d’autres raisons moins crapuleuses : un secret de fabrication implique une censure des gens qui voudraient le dévoiler, certaines négociations nécessitent un secret, donc une censure aussi, ce qui a amené à la loi sur le secret des affaires, qui pour le coup est une censure illégitime puisqu’elle interdit aux journalistes de faire ressortir certains petits secrets que j’ai mentionné avant (et tous n’amènent pas nécessairement en prison).

non tu n’a pas compris le théorème visiblement.
Si l’argent
implique la censure, la censure n’implique pas l’argent.
La conséquence n’implique pas la cause pour faire simple.

Concernant le projet de loi (on parle bien de projet), ce qui me dérange à titre personnel, c’est le sentiment d’abandon de la formation des utilisateurs aux bonnes pratiques que cela laisse à penser. Finalement, on remplace par une interdiction, ce qui devrait relever de l’éducation et du bon sens.

Après, plus concrètement, je doute qu’une méthode efficace existe lorsqu’on se concentre sur les postes clients - utilisateurs (que ce soit sur les mobiles, les pc fixes ou portables).
Nous pourrons toujours modifier les configurations de nos OS libres et/ou aller les télécharger sur des dépôts étrangers, qui ne seront pas soumis à cette potentielle lois.

Bref, en l’état, tout cela ressemble davantage à un coup de communication qu’à un réel projet.

Par contre, et là je trouve qu’il y aurait matière à se questionner en matière de liberté, une solution pourrait être un blocage en amont, sous réserve que comme dans d’autres pays (pas franchement libres…) tous les flux Internet passent par des points contrôlés par l’état. Mais on entrerait alors dans un autre monde :sweat_smile:

Sauf qu’il n’y a pas d’implication dans ton message, peut-être dans ta tête mais alors ton message n’est pas assez clair.
Je reprends, tu écris : « Pour faire de l’argent la censure ne sert à rien. »
Je réponds que si, dans certains cas, au contraire, pour faire de l’argent la censure sert à quelque chose.
Bref, je pense plutôt que c’est toi qui t’es emmêlé les pinceaux.
En fait, ce n’est pas une question d’implication mais de proposition universelle (quel que soit) ou existentielle (il existe). Tu écris une universelle, pour la nier il suffit d’un contre-exemple, ce que je fais.

L’objectif c’est le contrôle très cher à nos édiles de droite dont font partie les membres du gouvernement y compris Macron.
A chauque fois qu’ils font quelque chose soit disant pour améliorer une situation donnée, c’est toujours sur le peuple que ça tombe (par exemple économie avec l’augmentation globale du cout de la vie que nous connaissons, mais avec une diminution des salaires).
Quand à aller chercher un autre outil, combien de gens vont pouvoir le faire? Quid des gens sous Windows? Ceux qui vont pouvoir le faire représentent moins de 5% de la population.

Je laisse tomber cette partie de la discussion ça tourne en rond.
Lit Hannah Arendt à l’occasion.

Je me souviens que de 1985 à 1990, j’utilisais couramment le minitel, évidemment sans image ni son, avec un débit plus efficace que la fibre actuelle: le réseau n’était alors pas saturé de pub, vidéos etc.
Et le réseau social que j’utilisais le plus (réseau épidémiologique de l’INSERM) était du même ordre de grandeur que mon debian-fr.org préféré.
Nostalgie, certes, mais aussi élément d’histoire qui pourrait faire réfléchir.


Pour en revenir à la question complexe de réguler l’internet, il faut peut-être revenir aux fondamentaux et à la sociologie contemporaine.

Assumer son identité, sans l’exposer trop ouvertement dans cette vitrine gigantesque me paraît en soit un projet sain.
Il y aurait certainement moins de lynchage et de haine en ligne, sans parler des fausses nouvelles et rumeurs infondées, si leurs auteurs pouvaient être assurés d’être identifiables, justiciables.
Il ne faut pas confondre censure (interdiction de s’exprimer) et anonymat (assurance d’être au dessus des lois, garantie par l’anonymat VPN, TOR ou autre).
Mon pseudonyme est Joseph-Tux, mais je ne doute pas que la plupart d’entre vous soient capables de trouver facilement ma véritable identité. Et ce service garantit légalement que les autorités judiciaires puissent l’obtenir.
La véritable question de l’internet est: quelles sont les autorités les plus légitimes pour contrer, limiter les abus (incivismes, violences en tout genre) et — accessoirement ? — protéger les faibles (utilisateurs quelconques) contre les puissants (Les gafam, les agences poutiniennes , les réseaux mafieux, terroristes fanatiques et autres…)
Il faut d’abord rendre sa mission de droit à la république, ses missions aux juges (ni Les hommes politiques, ni les policiers ne doivent relever d’un droit d’exception, et évidemment pas non plus les multinationales et autres surpuissants: la loi est la même pour tous, et elle est fondée sur la «déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen», et sur le triptique «Liberté-égalité-fraternité», en n’oubliant pas qu’il ne vaut pour soi que s’il vaut pour tous, même si ça ne nous plait pas (les cons, les salauds, mais aussi les riches, pauvres, les fous et autres handicapés de tout poil.)

L’histoire de la liberté d’expression en France est suffisamment longue pour que nous puissions en apprécier (et donc critiquer) les contours juridiques: liberté de la presse, droit de réponse, pénalisation de la diffamation, protection des mineurs, liberté de manifestation, tout cela encadrée par la loi.
J’espère que ces mêmes principes pourront être appliqués aux «nouvelles technologies de l’information».

Je suis toujours surpris de la facilité avec laquelle on critique les institutions de la république face au silence assourdissant vis a vis de la publicité, pouvoir (soft-power) qui est si peu réglementé (même si avec 1968, l’affichage des prix et de la composition, la lecture possible des informations, est devenu obligatoire sur les emballages).
Car le premier pouvoir d’aujourd’hui passe bien par la compétence des publicitaires.
(il faut vous dire que je suis de la génération Pilote puis Hara-Kiri–Charlie-hebdo, dont le slogan était «La publicité vous prend pour des cons, la publicité vous rend con!» (excellent slogan publicitaire).
Mais comme l’hypnose, il est très difficile d’admettre comment on est très déterminé par quelques influences très séduisantes ou de se méfier des personnes qui se cachent derrière un personnage charismatique.

La république, c’est le bien public et le service public. Et si les citoyens ne sont pas instruits, éduqués et convaincus par la nécessité des vertus démocratiques, cette utopie ne peut progresser. Ce que mon pessimisme me force à croire.

Ma conclusion: il faut défendre la liberté d’expression, non l’anonymat (du moins tant qu’on n’ est pas réellement dans un régime fasciste ou l’emprisonnement politique, l’assassinat deviendrait un mode de gouvernement…)

La violence macroniste n’a heureusement pas atteint ce niveau caricaturale des dictatures historiques ou actuelles —ce que mon pessimisme me pousse à craindre—
Certains le regrettent sans doute, vu les résultats des élections récentes et certains comportements.

J’ai vu mourir un monde ancien… La république est morte? que vive la république…

N’exagérons rien, le minitel c’était du 1200 bits/sec soit 1 million de fois moins que la fibre.

le problème c’est qu’en cas de contestation politique, dans un environnement à caractère totalitaire comme nous sommes en train de le vivre en France, et où cela s’aggrave dans de nombreux pays sur la planète, il est ainsi trop facile de réprimer.
Le droit à la liberté d’expression implique aussi le fait de pouvoir s’exprimer anonymement.

L’anonymat n’est pas une garantie d’être au dessus des lois.
Le problème est ailleurs: l’absence quasi totale de modération sur les réseaux sociaux est la cause du vrai problème.
Cette absence est voulue pour permettre ainsi de ne plus avoir d’échange sociaux qu’autrement que par la peur et surtout l’opinion.
Aujourd’hui les gens n’ont plus d’avis (basé sur un argumentaire) mais uniquement des opinions (basées sur des émotions).

La volonté de ce projet de lois n’a rien à voir avec une protection quelconque, mais sur la volonté de créé une lois qui pourra ensuite etre débordée et abusivement utilisée par le pouvoir en place pour l’appliquer à tout ce qu’on veut, y compris les discours légitimes s’ils ont le malheur de déplaire.

La bonne formulation, c’est d’appliquer l’Etat de droit.
Une république en tant que telle n’a pas de mission à proprement parler.
La république est un mode d’organisation d’un pays dans lequel le pouvoir est exercé par des représentants de la population, généralement élus, et où le chef d’état n’est pas héréditaire et n’est pas le seul à détenir le pouvoir.
Certaine république n’ont pas de notion d’Etat de droit.

En France, le terme « état de droit » est mentionné par des textes mais n’est qu’un concept doctrinal qu’en pratique les juges ne définissent pas.

Physiquement, l’anonymat n’existe pas. Tous les sites de contenu sont tenus de pouvoir fournir les logs d’accès à leurs site en cas de demande judiciaire.
C’est aussi le cas de toute organisation privée ou publique fournissant un accès à des contenus sur Internet. C’est d’ailleurs aussi à ça que servent les proxy.
Ne sont pas assujetti à cette deuxième obligation que les particulier. Cependant, les FAI sont en mesure de pouvoir le faire techniquement et le font avec leurs serveurs DNS (que l’ont peut cependant modifier pour utiliser d’autres serveurs).
Les VPN permettent de contourner cependant cette utilisation.

Mais le coté mondialiste d’Internet ne permet de pouvoir faire une lois sur les fournisseurs de contenus mondialement, mais le projet le fait pour les nationaux.

Mais je suis d’accord il faut défendre la liberté d’expression, qui en elle-même contient la possibilité d’être anonyme. Car l’anonymat est le seul moyen de pouvoir se protéger de gens comme Bolloré qui n’hésitent pas à utiliser leur pouvoir contre quelqu’un qui ne leur convient pas.

D’autant que la Justice en France est sous contrôle du pouvoir politique. elle n’a aucune indépendance, et nous l’avons très bien vu avec Hollande et Macron qui en ont usé et abusé encore plus que leurs prédécesseurs.

J’essaie (volontairement, j’avoue :crazy_face:) de m’éloigner des notions politiques pour m’attacher à la faisabilité technique du discours.
Et lorsqu’on y regarde de plus près, je pense que l’agilité des utilisateurs est plus grande qu’on ne le pense, surtout lorsque ceux-ci y trouvent un intérêt :wink: .

Si on prend l’exemple du blocage par pays de certaines plateformes, etc, on s’apperçoit que les utilisateurs ont rapidement su contourner les restrictions en utilisant les accès VPN étrangers… Et pourtant qui aurait pensé à la démocratisation des VPN il y a 10 ans ?

Bref, je pense que les solutions techniques abordées dans ce projet sont, en l’état, un coup d’épée dans l’eau. Par contre, oui, cela peut être une porte d’entrée pour bien pire ! :sweat_smile: (et pas « bien pire », je pense à la solution chinoise, notamment).

Sauf que ce n’est pas un projet de loi à caractère technique mais un projet de loi de censure dont la technique est le moyen de l’appliquer.

N’importe quel architecte informatique ou ingénieur digne de ce nom. :slight_smile:

Je suis d’accord avec la comparaison que tu fais avec la Chine d’autant que la Chine et la France font parti des 3 pays limitant ou controlant le plus l’accès à internet.

Je ne prétends pas le contraire, juste pour donner une idée des usages, certes minimaux, alors qu’aujourd’hui le surdéveloppement de l’internet est exagérément, parfois jusqu’à saturation, utilisé pour une publicité agressive à plusieurs niveaux (pouvoirs des gafams qui les rends incontrôlables, voire fous, et tentation aussi bien agressive qu’insidieuse et séduisante incitant à toujours plus de consommation… et d’épuisement des ressources mondiales.)
Entre le minitel et nos machines et réseaux si puissants, ne pourrait-on pas orienter vers un peu plus de sobriété?

C’est bien la question.

Je n’ai aucune pub invasive. C’est assez simple de l’éviter.

il n’y a pas qu’eux

Mon propos essayait de prendre de la hauteur (ce n’est pas une critique, juste un essai :wink: ).
Pour être plus clair,

  • je pense que ce projet de loi, une fois adopté, en l’état, ne permettra pas d’avoir l’effet escompté,
  • et que cela pourrait déboucher (difficile de dire quand) sur une solution beaucoup radicale (et beaucoup plus efficace, même si pas infaillible). Et ça, ce serait potentiellement problématique… :grimacing:

J’avoue avoir souris en te lisant. Mais soyons sérieux deux minutes : aujourd’hui, n’importe qui utilise un VPN (je n’ai pas dit à bon escient, ou en comprenant, hein ! :sweat_smile:) pour tout et n’importe quoi, dès le collège (si si !) et ça, personne ne l’avait anticipé.

Bref, mon propos ne résoud rien :joy: mais il fait, je trouve, une transition sur les solutions à apporter car il faut bien trouver une solution pour réguler certains accès (sites réservés aux adultes, accès et modération des réseaux sociaux, etc). Et les solutions proposées pour le contrôle de l’identité m’interrogent sur les dérives possibles également :thinking:

Tout cela pour dire que l’éducation me semble la première solution à privilégier.

J’utilise des VPN depuis 20 ans. Dans la filiale dont j’étais responsable informatique, ça me permettait de faire du télétravail.

Il y a une incompréhension :wink:
Les experts (on ne va pas chipoter sur le terme) auxquels nous appartenons (j’inclus tous les membres de ce forum) n’auront pas de réel problème avec ce projet de loi, ou un autre. Tout le débat est de savoir si ce projet de loi impactera (ou non) la majorité des utilisateurs (qui n’ont pas notre expertise).
Et mon avis, c’est qu’en l’état, ce projet de loi se base sur des technologies qui seront aisément contournées par le grand public. Sans doute grâce à de outils « clé en main » qui leurs seront fournis.

C’est pour cela qu’il est essentiel de mieux former, de mieux éduquer.

Et en parallèle, il faudrait un travail réglementaire beaucoup plus poussé à l’échelle mondiale pour réguler les grandes plateformes (mais cela dépasse mon champ de compétence).

Il n’y a pas de débat. Si le projet de loi passe, ce sera le cas, sans aucun doute.

Non quand tu vois encore aujourd’hui la facilité avec laquelle les gens se font prendre dans les attaques de type phishing par exemple, on est très loin de cette capacité.
Et pour mieux former et mieux éduquer, il faut un système éducatif digne de ce nom; et malheureusement celui-ci est en grande destruction.

Aucune chance que ça arrive, l’homme n’a déjà pas réglé la faim dans le monde, alors s’"entendre au niveau mondial pour quelque chose d’humain il n’y a aucune chance; l’enjeu étant politiquement stratégique et surtout politique/idéologique.
Le totalitarisme progressant partout (entre autre en France), une solution adapté à tous n’a aucune chance de voir le jour.