[Je viens d’écrire cet article pour un forum publique, qu’est-ce que vous en pensez?]
Voici mes impressions à propos du système Linux, sur PC.
Avant tout, il faut préciser le cadre d’utilisation :
La machine :
PC Athlon 2Ghz – 1 Go Ram
Carte graphique ATI Radeon 9550
Écran plat 19 pouces.
Internet Free 20 Mbit (freebox).
Distribution Linux : Debian, version Sarge, en 3 Dvds.
Ce n’est pas la première fois que j’utilise Linux, mais en revanche, c’est la première fois que je reste scotché. Mais d’abord, qu’est-ce que Linux? En deux mots, c’est un système d’exploitation, comme Windows, qui fonctionne sur PC, comme Windows, mais qui est gratuit (libre dirons nous), et est basée sur le système Unix, un système ultra-performant utilisé sur les plus grosses machines.
Voilà pour le topos.
Passons à la pratique
J’ai installé Linux sur mon ordi, d’une part pour pouvoir bénéficier d’outils gratuits et puissants, pour des raisons professionnels, et d’autre part pour ne pas être restreint par l’exigence pécuniaire des mises-à-jour de Windows et de ses programmes. Après tout, sous Windows, j’utilisais Firefox pour naviguer sur Internet, Gimp pour la retouche d’images et OpenOffice pour la bureautique. Or ces programmes sont aussi présents sur Linux. Toutes ces raisons m’ont donc poussé à installer Linux.
Il faut savoir que Linux est distribué en divers versions. Actuellement, les distributions Debian, Fedora, Mandrake et Suse sont parmi les plus distribuées. Elles sont toutes semblables, sauf pour leurs programmes de configuration, d’installation et de maintenance.
En kiosque, je suis tombé sur la distribution Debian, en 3 dvd-rom, ce qui est plus pratique à installer que les autres distributions d’une dizaine de Cd-rom. C’est donc celle-là que j’ai choisi.
L’installation
Je dois dire que l’installation de Linux est délicate. C’est vraiment moins simple qu’avec Windows, et quelques connaissances indispensables sont nécessaires. Tout d’abord, il faut savoir que sur les systèmes Unix, le système de fichiers n’est pas organisé suivant des disques logiques, mais suivant des partitions. En clair, cela signifie qu’il n’y a pas de disque C: ou D: pour les disques dur, et encore moins de disque A: pour les disquettes. Ca, c’est pour Windows (et son système Dos - Disc Operating System, c-a-d système d’exploitation à disque). Sous Linux, le système est organisé de façon hiérarchique, comme un arbre avec des branches, dont le sommet est la racine « / ».
On ne voit plus nul part de disque C ou D. Tout y est « monté » , installé, de façon transparente. Ainsi, par défaut, votre répertoire d’utilisateur se trouvera dans le répertoire « /home », les programmes executables dans le répertoire « /usr/bin », les programmes systèmes dans le répertoire « /etc » et les cdroms et disquettes dans le répertoire « /media » (ou /mount, voire /mnt).
Une autre chose importante à savoir, c’est que les systèmes Unix sont réputés pour leurs sécurités.
Concrètement, cela se traduit par le fait qu’il n’y a qu’un utilisateur qui peut modifier le système, l’utilisateur « root » (l’administrateur). Il est très important de se souvenir du mot-de-passe de l’utilisateur root, si vous voulez installer ou modifier certains programmes, et de même, il vaut mieux ne pas ouvrir une session en étant root, pour éviter que des erreurs fatales liées à une mauvaise manipulation ne se produisent. Du coup, normalement, vous devriez créer deux utilisateurs, le root, obligatoire, et un utilisateur normal, ayant des droits suffisant pour utiliser n’importe quel programme sans risquer de modifier le système, que vous utiliserez à l’ouverture de session.
L’utilisation
Elle est différente des autres systèmes. Déjà, on se retrouve non pas avec 1, mais 4 bureaux, que l’on peut switcher d’un simple clic, et dont le nombre peut augmenter : pratique, on ouvre un programme sur un bureau, un navigateur Internet sur un autre, au lieu de s’emmêler les fenêtres, on passe de l’un à l’autre. Ensuite, on n’a pas un seul environnement, mais le choix entre 2 à la base, KDE et Gnome, et d’autres pour les insatisfaits (comme Enlightenment, OpenBox, FluxBox, Afterstep ou Xfce4). Enfin, chaque environnement possède une multitude de thèmes graphiques différents et personnalisables de A à Z. De fait, il n’y a pas un seul bureau Linux qui ne soit identique entre les utilisateurs, les possibilités de personnalisation graphique étant pratiquement sans fin.
Les environnements Gnome et KDE sont parfaits pour se lancer sur Linux sans trop être perdu par rapport à Windows. Les programmes sont listés dans un menu, les icônes se mettent sur le bureaux facilement, il y a aussi un navigateur de fichier facile à utiliser.
15000 logiciels
Niveau logiciel, les 3 dvds de Debian en contiennent 15590. Il y a de nombreux petits paquets (applications) pas très importants. Cependant, il y en a une bonne centaine d’indispensables. Tous sont gratuits, développés sous licences GPL, c’est à dire rendue publique.
Pour internet, on y retrouve les navigateurs Mozilla et Firefox, parmi d’autres, comme Galeon, ou Epiphany. Pour la bureautique, il y a l’excellent OpenOffice de Sun, ainsi que Koffice, sur Kde. Pour la musique, Xmms remplace Winamp, et Xine pour lire les Dvds (entre autre).
Windows sous Linux
Maintenant, la question critique : « mais est-ce qu’on peut utiliser Ms Office sous Linux? Peut-on jouer aux jeux Windows? »
La réponse est oui, on peut le faire, mais pas directement. Parce que l’on est sous Linux, et non Windows, on ne devrait pas, en principe, pouvoir utiliser des programmes Windows, comme sous Macintosh. Maintenant, il existe un moyen d’utiliser ses programmes windows : Wine.
Wine est un programme linux qui permet de faire croire aux programmes Windows qu’ils se trouvent sur un système Windows en créant de faux disques logiques Windows (disques c: d: …). C’est un leurre, mais ça fonctionne.
Pour Warcraft 3, par exemple, cela se passe ainsi :
Installation de Warcraft3 sous Linux: j’insère le Cdrom, normal, puis je fais un « mount /media/cdrom » pour monter le cdrom sur le système. Ensuite, je lance l’installation par la commande « wine /media/cdrom/install.exe »
Après quoi, pour jouer à Warcraft3 sous Linux, je clique sur l’icône du bureau qui fait un appel vers « wine /windows/Programme Files/Warcraft III/War3.exe -opengl» et le jeu se lance.
C’est un exemple de la façon de procéder pour installer et utiliser un programme Windows sous Linux.
Vitesse Unix
J’ai entendu dire que Linux n’était pas aussi bien que Windows, parce que plus lent.
Pourtant, avec Warcraft3 par exemple, le jeu est deux fois plus rapide que sous Windows, et en mode fenêtré en plus (en plein écran, ça doit être au moins 3 fois plus rapide).
Il paraît aussi que Linux demande plus de mémoire que Windows. Je dirais que ça dépend de l’environnement choisi. Gnome et Kde sont effectivement très gourmands en mémoire, comme Windows Xp, lorsqu’on actionne toutes les possibilités graphiques, les transparences, les sons, les ombres, etc. Par contre, j’utilise OpenBox, et celui-ci ne demande que 8.5 Mo de mémoire, avec toutes les options graphiques. Cela dépend aussi du nombre de programmes activés au lancement. Pour une utilisation normale, Linux est très rapide, et adaptable à toutes les configurations.
Les cadeaux bonus Linux
Linux utilise des logiciels gratuits, par conséquent tout les logiciels suivants sont cadeaux:
_Gimp, pour la retouche d’images, aussi puissant qu’Adobe Photoshop
_Firefox, pour naviguer sur le net, bien plus souple qu’Internet Explorer
_OpenOffice.org, pour la bureautique, aussi complet que la suite bureautique Ms Office
_Xmms, pour écouter la musique, le cousin de Winamp
_Gnome, un excellent bureau (un gestionnaire de bureau exactement), avec un menu à la windows pour retrouver ses programmes.
_KDE, un autre gestionnaire de bureau, rivale directe de Gnome, disposant d’une suite bureautique KDE Office.
_OpenBox, le gestionnaire de bureau le plus rapide que j’ai jamais vu. Avec lui, finit les temps d’attente à l’affichage d’une fenêtre. D’ailleurs, c’est plus qu’un simple gestionnaire de bureau, puisqu’il est aussi gestionnaire de fenêtres.
_Fluxbox, Blackbox, Afterstep, Window Maker, etc. Il y a plus d’une centaine d’autres bureaux disponibles sur Linux.
_Gkrellm, pour afficher toutes les infos de votre ordi en temps réel, et plus.
_Evolution, pour lire et envoyer vos mails, avec en plus agenda, liste de contacts, liste des tâches, des anniversaires…
_Wine, pour installer et utiliser les programmes Windows (et même les jeux en 3D).
_Blender, pour faire de la 3D en images de synthèses, et même des films comme Toy Story.
_Inkscape, pour la retouche d’images vectorielles.
_Liferea vous permettra de lire les informations avant tout le monde.
_Apache, MySql, PostgreSql, Postfix, Exim, Bind, Webmin, Samba, Squid, pour ce qui est des serveurs.
_et tant d’autres, que l’on a jamais finis de faire des découvertes.
Vous l’aurez compris, chez Linux, gratuité ne rime pas avec médiocrité : ces logiciels sont aussi fiables que puissants, et coûteraient horriblement chers s’ils étaient commercialisés. Avec Linux, on a l’impression que l’on ne nous prend pas pour des portes-monnaies ambulants et que l’on respecte enfin les utilisateurs.
Si avec tout ça, vous n’êtes pas convaincus, voici encore quelques captures d’écran :
Autres captures d’écran d’OpenBox
Ah oui, petite précision, on peut changer de gestionnaire de bureaux à chaque connexion sans rien désinstaller, un jour c’est Gnome, un autre jour Fluxbox si l’on veut.
Inutile de préciser que j’adore Linux à présent.
Protos (alias Dams, alias Damsss)