Encourager la cour des comptes à soutenir les logiciels libres dans l'administration publique

Bonjour,

L'usage des logiciels libres dans l'administration : état des lieux et perspectives - Contributions - 2025 - Aidez-nous à enrichir notre programme de travail - Plateforme de participation de la Cour des Comptes,
Usage des systèmes d’explotation libres pour reduire le coût des licences logicielles dans l’ensemble des services publics,éducation,justice, santé. - Contributions - 2025 - Aidez-nous à enrichir notre programme de travail - Plateforme de participation de la Cour des Comptes, etc.

Seulement 7 citoyens proposent cette mission à la cour des comptes.

Peut-être que certains d’entre vous seraient interessés…

ou d’étendre cette proposition à l’ensemble des services publics

Le problème c’est que la cours des comptes préconise mais les autres haut fonctionnaires s’en battent la rate vu qu’ils sont néoliberaux et complices de la bourgeoisie ignoble.

Hélas.
Ce pessimisme réaliste (et désespérant) n’exclut pas un peu d’optimisme utopique… qu’au moins on puisse se compter en espérant (activement!) des jours meilleurs…

pour être franc je préfère être pessimiste réaliste qu’optimiste utopique, car ainsi je sais où est l’ennemi et je sais ce que je dois faire.
Car les optimiste ne sont jamais près à rien quand ça foire. Et comme ça foire tout le temps en partie à cause d’eux…

La bourgeoisie pasignoble, c’est celle qui installe du GNU ?

Ce ne sont pourtant pas les informaticiens avec expérience qui manquent mais qui dit travail dit rémunération appropriée et réel CDI. C’est certainement là ou ça pose problème. On a rien sans rien :grinning: ! Il ne reste plus qu’à lancer un appel d’offre budgétisé…

Moi je suis les deux: pessimiste de raison, essayant d’être lucide. Mais aussi optimiste d’action (dans la mesure de mes moyens qui faiblissent beaucoup!), c’est à dire lucide mais pas résigné, une résistance sans doute dérisoire mais qui m’empêche sans doute depuis bien longtemps de me suicider. Vivre, parfois, c’est déjà résister!

pessimiste ne veut pas dire résigné. ils n’ont même rien à voir.

Le problème est bcp plus compliqué que d’accuser des hauts fonctionnaires (lesquels? qui?) de pourfendre le libre pour en tirer bénéfice (lequel? financier ? pot de vin?).
Soyons précis, en 2003 on me charge de gérer l’informatique dans un concours de recrutement de professeurs en Maths. En 2007 Windows est supprimé , seul linux reste. À partir de 2012 il n’y a plus que des logiciels libres. Donc depuis 2012, tous les profs de lycée en Maths ont été formé sur des logiciels libres et sous linux (en théorie mais les préparations ont joué le jeu, elles avaient le système du concours (ClefAgreg) fourni tout prêt) Tout cela avec la benediction de l’inspection générale et du ministère. Maintenant dans la pratique les machines sur lesquels travaillent les profs restent sous windows. Pourquoi? Parce que la plupart des profs préfèrent. Toutes les machines des lycées de Paris/Région parisienne sont (ou étaient) livrées avec un système Windows + Linux (Ubuntu). Ce dernier n’était jamais utilisé par les professeurs parce qu’ils ne le voulaient pas tout simplement. Les serveurs, les parefeux eux étaient sous linux. Au ministère, les logiciels maisons, antediluviens, ne tournaient que sous windows. Refaire ces logiciels et les adapter coute un fric fou. Le logiciel servant à corriger les copies scannées des concours (très bien à l’utilisation il faut le dire, mais pas terrible pour la délibération) doit tourner sur le plus possibles de machines, donc windows ou linux + wine. Bref, le frein ici ne vient pas d’en haut mais du bas et aussi de l’inertie (comprehensible) des profs et du personnels. Vu ce qu’est payé un(e) secretaire de l’EN, lui imposer un chgt complet de système n’est ni évident ni simple. Résumer ce problème en «les autres haut fonctionnaires s’en battent la rate vu qu’ils sont néoliberaux et complices de la bourgeoisie ignoble» est simpliste, faux de ce que j’ai vu, et frise le populisme. Mais je pense que tu as un point de vue plus nuancé que celui énoncé dans ta réponse lapidaire.

Facile les pantouflards, tout particulièrement à Bercy; mais on peut citer aussi un grand nombre de prefet, dont d’ailleurs un tier sont de fac to illégitime, ou juste du fait du prince.
On peut aussi citer les hauts fonctionnaires de l’EN complice de harcèlement sur les enseignants et les enfants.
Et la liste n’est pas exhaustive.

parce que l’état à signé un accord avec microsoft et tout particulièrement l’EN; sans compter les fournisseurs de logiciel d’enseignement comme bayard, hachette etc…
Tout est fait pour que les enseignant qui utilisent linux aient des problèmes dans leur quotidien, en particulier administratif.
Et comme la plupart des enseignants n’ont eu AUCUNE formation sur l’informatique.
Enfin, ta secretaire ne fait pas partie de ces hauts fonctionnaires.
Et pour finir, j’ai passé, en temps cumulé, plus de 15 ans à travailler avec ces hauts fonctionnaires, dont 10 an informatique.

Je t’invite à lire:

  • Les Cinq-Mille, Simplicius Aiguillon, au cherche midi
  • Tentative d’évasion, de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, chez Zones
  • L’oligarchie des incapables, de S. Coignbard et R. Gubert, chez Albin Michel

A regarder (et surtout écouter): Une élite incompétente qui méprise son peuple : voilà le néolibéralisme ! Barbara Stiegler - Élucid

On en reparle après si tu veux.

Et il ne faut jamais oublier, sur le papier, un prefet c’est toujours un Papon en puissance. Il n’a eu qu’un seul tord, celui d’avoir été tenu responsable de la mort de jean Moulin, le seul prefet ayant jamais été resistant. (Après on peut développer plus tard les autres arguments).

C’est gentil mais pour une fois que quelqu’un de sûr te dit se qu’il à rencontré lors de son activité prends en compte.
Je reste du coup totalement d’accords sur l’origine du point de blocage premier c’est à dire les utilisateurs et le coût générale pour faire évoluer le bouzin (attention dans le cas exposé par fran.b seul l’aspect math à été abordé).

Maintenant les problèmes analogues se rencontre à tous les étages dans l’administration française et les administrations fédérales, tout comme associatives.

nous n’avons pas d’administrations fédérales en France :wink:

Oui et j’ai aussi pris en compte ce que j’ai rencontré au niveau des hauts fonctionnaires, car j’ai travaillé avec eux (ma mère aussi à la direction de la comptabilité publique, ce qui m’avait permis de constater que les hauts fonctionnaires de Bercy allaient se servir dans les stocks du Louvre pour décorer leurs bureaux).

Mais pour le passage au libre, il y a un peu moins de vingt ans, j’avais participé au projet Agora (si je me souvient bien du nom) dans le cadre de mon activité de cadre dans la fonction publique territoriale.

Et j’ai 8 professeurs des écoles dans mon entourage (dont deux ex) et plusieurs professeurs de collèges, lycées et un professeur de math en Math Sup.

Si effectivement sur le terrain, je rejoins @fran.b , au dessus, les considérations ne sont pas les même.

Refaire les logiciels coute un fric fou effectivement, mais suivant l’intérêt ce n’est pas forcement aussi clair. Il suffit pour s’en rendre compte de regarder de près Parcoursup qui est un monstre principalement destiné à mettre les étudiants en concurrence entre eux.

L’une des videos que j’ai mise en lien y fait d’ailleurs allusion.

> pessimiste ne veut pas dire résigné. ils n’ont même rien à voir

.

Bien d’'accord et c’était bien le sens de mes précisions.

Pourtant dans le sport les administrations sont fédérales :smiley: mais y a pas que dans le sport.

Ce sont des fédérations, pas pareil qu’une administration fédérale.
Les fédérations sportives ont des délégations de service public.

C’est exact et il n’y a rien de choquant si ce n’est que ces propos me paraissent un peu caricaturé car en fait ce mobilier ne leur appartient pas et servent uniquement dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions. J’apprécie beaucoup de voir du mobilier avec une histoire lors des allocutions tv, il n’y a d’ailleurs à mon goût que ça d’intéressant… De là à prêter la tapisserie de Bailleux (qui n’est pas au Louvre) au Royaume Uni, je n’y verrai pas d’inconvénient si son état le permettait hors une telle pratique semble bien la mettre en grand danger.

En fait, il est heureux que les logiciels libres ont un coût dans le sens ou ça valorise le travail effectué dessus. De toute évidence, les logiciels libres bien pensés coûtent toujours moins cher que les versions commerciales ou par définition ça consiste à dégager de la marge. Dire que les logiciels libres coûtent beaucoup d’argent, revient je pense à mettre le doigt sur un problème tout aussi important: le cahier des charges et la mise à disposition des documentations techniques associées. Produire un code source sans une sérieuse documentation ne peut que constituer une bombe à retardement pour les gros projets entraînant des surcoûts. Quand je vois la documentation de (La)TeX, certes on peut dire que ça a coûté cher pour rémunérer en salaire Donald Knuth mais quand on voit le résultat c’est largement amorti avec de très nombreuses publications et des économies substantielles. En un mot le travail fini toujours par payer lorsqu’il est fait sérieusement, qu’il soit dédié aux logiciels libres ou propriétaires même si ces derniers sont plus sujet aux abus. Il y a aussi certains abus dans l’utilisation de logiciels libre en pensant que l’on peut tout faire gratuitement ou à moindre coup car dès que des impératifs de temps ou certaines spécificités ou configurations sont nécessaires ça peut nécessiter des ressources supplémentaires aussi bien matériel qu’humaines… Et dire que certains logiciels sont mis à la poubelle car inexploitables, ce n’est pas nouveau et constitue un réel gâchi et surtout un irrespect profond du travail des autres. Certains salaires sont indexés sur le CA manipulé, aussi plus il y a des dépenses et plus le salaire final monte même si les dépenses doivent être justifiées. Quand je pense par exemple qu’à l’EN ou peut préférer l’achat d’une maquette à 5000€ à la place de cinq produits différents à 1000€ car ça divise par 5 les lignes d’écriture comptable pour le chef de travaux ou le service compta je me dis qu’on marche complètement à l’envers. Eh bien au niveau des dérives financières avec les logiciels libres ou pas c’est encore bien pire.

Enfin, j’ai lu tous les postes précédents et je me réjouis qu’émergent plus de constats intéressants que de clivages d’opinions ne relevant pas du technique. Je pense que l’on doit être bien plus nombreux à encourager le libre (la meilleure façon de se former que d’attendre à être formé) qu’un quelconque encouragement des services administratifs à le faire car en très grande détresse. Cela ne veut pas dire que j’accepte la situation actuelle du numérique dans notre société ou chaque service public en ligne est une application différente sans réel mode d’emploi ou très incomplet, et dont les conditions d’utilisation peuvent changer. Je saurais exprimer cette insatisfaction par mon vote aux prochaines élections, en respectant tout autre opinion. J’invite tout autre citoyen à le faire par la voix des urnes quelque soit son opinion s’il elle est dans une réelle sincérité de construction qui lui appartient. C’est bien avec des angles différents que l’on peut y voir plus clair et notre dénominateur commun c’est bien le technique pour le plaisir de s’instruire et ou de construire, d’expérimenter. Vive le libre, à condition qu’il le reste !

À V.Breton
Que de nuances bien utiles.
Il est effectivement généralement trompeur de généraliser

Néanmoins, certaines de ces nuances relèvent de critiques plus des services administratifs que de la nature libre ou pas des logiciels.

Cependant, il semble évident que la qualité des programmes, des commentaires qu’ils contiennent et de leur documentation, ainsi que la proximité avec les utilisateurs, l’adéquation avec le service final attendu, restent (devraient rester) les premiers critères de choix.

Encore faudrait-il que les décideurs aient une idée suffisamment claire de ce qu’apportent (doivent apporter) ces instruments en avantages et en contraintes (pas seulement financière).
Et là on retombe dans les méfaits bien trop fréquents d’administratifs et de politiques qui, jaloux de leur pouvoir statutaire, ignorent la compétence des professionnels sous leur autorité, dénient leur responsabilité professionnelle.
Ce n’est évidemment pas le cas de tous mais il en faut peu, aux «bons» postes pour mettre la machine en panne.
J’ai connu quelques dizaines de directeurs d’hôpitaux, beaucoup de bonne volonté, très peu qui aient eu l’intelligence de penser le soin avec les soignants et les usagers (comme ils disaient). La multiplications des instances administratives de communication ne modifient pas les comportements humains, ne font qu’alourdir la machine, au mieux inutilement (quand ça fonctionne), au pire en l’aggravant.
Moins directement, je connais aussi le monde de l’éducation nationale (primaire et secondaire), où le mammouth administratif était — j’ai aussi perdu ce contact — parfois redoutable, tant pour les enseignants que pour les enfants.

Pour conclure, les qualités indispensables qu’offrent les 3 libertés fondamentales peuvent toujours être perverties, comme tout système humain, (toute loi, tout symbole etc.). Le tout est d’abord une question d’éducation et d’éthique. Ce sont des choix qu’il faut éclairer et défendre, chacun d’où il peut, comme il peut, à défaut d’un système idéal envisager au moins une amélioration.
Le sujet est complexe, dés lors qu’il est question du bien et du mal. Pour lutter comme je peux contre l’obscurantisme et la violence qui en découle, je m’en tiens à mes vielles références humanistes. Sans doute suis-je un vieux schnock, un conservateur de gauche…