Equation de Kaya... ça vous inspire?

manicore.com/documentation/serre/kaya.html

Que d’abord, il fait des simplifications qui peuvent sembler logique, comme le rappelle le paradoxe d’Achille et de la tortue:

[quote]Zénon d’Élée affirme alors que le rapide Achille n’a jamais pu rattraper la tortue. « En effet, supposons pour simplifier le raisonnement que chaque concurrent court à vitesse constante, l’un très rapidement, et l’autre très lentement ; au bout d’un certain temps, Achille aura comblé ses cent mètres de retard et atteint le point de départ de la tortue ; mais pendant ce temps, la tortue aura parcouru une certaine distance, certes beaucoup plus courte, mais non nulle, disons un mètre. Cela demandera alors à Achille un temps supplémentaire pour parcourir cette distance, pendant lequel la tortue avancera encore plus loin ; et puis une autre durée avant d’atteindre ce troisième point, alors que la tortue aura encore progressé. Ainsi, toutes les fois qu’Achille atteint l’endroit où la tortue se trouvait, elle se retrouve encore plus loin. Par conséquent, le rapide Achille n’a jamais pu et ne pourra jamais rattraper la tortue ».
Le raisonnement de Zénon parait impeccable et irréfutable ; pourtant, nous savons tous que c’est Achille qui a gagné la fameuse course ![/quote]
Ensuite, au delà de ces petites simplifications qui ne concernent que l’analyse de l’équation, en revenant à l’équation elle même, qui m’a l’air crédible, à savoir:

[quote][size=85]emissions=Contenu en gaz carbonique de l’énergieIntensité énergétique de l’économieProduction par personne*Population[/size][/quote]Si l’on reprend ses interpretations, on peut dire que:

  • le contenu en gaz carbonique de l’énergie, même avec les énergies les plus propres, est non nul, et quoi que décroissant, il ne peut donc converger que vers cette valeur non nulle > à la valeur de la plus propre des énergie,
  • l’intensité énergétique de l’économie est décroissante mais comme il le dit, celà ne traduit que le fait conjoncturel que le PIB augmente plus vite que la consommation énergétique, pas que la consommation énergétique décroit, et quand la consommation energétique décroitrat d’elle même, on peut supposer que le mouvement inverse de production de PIB par l’augmentation de la part des services se traduira par la baisse de consommation dûe à l’impossibilité des métiers du service d’exercer à cause des couts, et du coup, l’intensité économique continuera à croitre,
  • la production par personne ne fait qu’augmenter, et on ne peut pas la baisser en dessous de ce qui est nécessaire pour la survie de la population,
  • reste la population…
    Si l’ineluctable limite zéro de la production d’emission est atteinte, il ne reste que le niveau de la population qui puisse servir de variable d’ajustement pour atteindre cette limite 0 puisque les autres facteurs sont non nuls.
    Moralité: si on suit son raisonnement jusqu’au bout, le seul destin possible, c’est l’extinction…

Au passage, j’ai trouvé ce recueil d’exercice d’analyse trés sympathiques:
mathematiques.ac-bordeaux.fr/pro … _intro.htm

Rien que du très connu et qui incite à avoir comme objectif une croissance 0 mais aussi une vision étroite du problème consistant à remarquer que le problème est de ne pas émettre dans l’atomosphère des gaz à effet de serre. Or dans cet article par exemple

  • Il n’envisage que le CO2: C’est crétin, à poids égal le méthane à 50 fois plus d’impact que le CO2, tu recueilles le méthane émis sur terre et le brules, tu gagnes sur l’effet de serre et tu produis de l’énergie. Le beurre et l’argent du beurre. Un problème: recueiller le méthane. Mais c’est possible dans bcp de cas.

  • Il n’envisage pas le stockage: Tu prends une centrale à charbon et tu retraites le CO2 émis ou le stocke. Ça ne fait pas de gaz à effet de serre. Cela peut être une solution pour lisser l’émission en attendant des sources d’énergie plus propres.

Bref, ça n’est pas parce qu’il y a une équation que tout est envisagé. Cette approche est quand même très réductrice.

[quote=“fran.b”]Bref, ça n’est pas parce qu’il y a une équation que tout est envisagé. Cette approche est quand même très réductrice.[/quote]+1
Je dirais même qu’il oublie de préciser que les évolutions technologiques sont exponentielles et que par là on ne sait pas comment auront évoluer les choses dans 30 ou 40 ans.Par exemple il ne parle pas l’énergie du vide qui pourrait être la solution au problème des GES (mais qui pourrait aussi en apporter d’autre plus dangereux pour la planète et même le système solaire)

well well well…(je me met en mode hyper pessimiste, l’avocat du diable en quelque sorte )

1- Mat : extinction de l’espece humaine
La démographie maîtrisée ou pas semble être le facteur clé. Si on imagine que notre mode de vie (a plus forte raison dans les pays développés) est très largement lié à un dénominateur commun à toute nos activités : l’énergie (dont la très grande part est d’origine fossile), j’imagine qu’il y aura des révisions déchirantes à disons 300 ans lorsque le dernier morceau de charbon sera extrait de terre. Si on est de 5 à 10 milliards de terriens, ça risque de se chamailler sec. Bon toutes les espèces sont destinées à l’extinction et je vois pas pourquoi l’homo sapiens dérogerait à la règle…

2- fran.b :
pardonne moi fran.b mais l’âge allant j’ai de plus en plus de mal à m’inscrire dans une vision “tout ingénieur”. La nature a mis en boîte du carbone (champs pétrolifères et gaziers, clathrates sous marin, charbon) sur des temps géologiques. J’ai vraiment du mal à croire que l’on puisse en faire de même avec la même efficience et avec la même garantie. De plus, si tout est techniquement possible, l’est -ce aussi sur le plan économique? (je précise que je n’ai aucune réponse à ces questions).

3- Yoshi :
oui yoshi tu as raison, la techno évolue de plus en plus vite. Toutefois je retire une certaine urgence dans ce qui est écrit dans l’article. 30 à 40 ans cela laisse du temps … et pas tellement en fait. Pour donner un ordre de grandeur, dans 30 ans on brûle le dernier baril de brut actuellement économiquement et techniquement extractible des antrailles de la terre (même s’il a du pétrole pour au moins 100 ans).

De manière générale, je nourri une certaine méfiance envers le discours convenu du style “vous inquiétez pas, dans 10 ans on aura la réponse à ce problème”. Gamin (6 ou 7 ans) on m’avais emmené dans une manif antinucléaire (et oui c’est ça d’avoir des parents “babas”) à la hague et je garde le souvenir d’un gars qui alpaguait un “techno” sur le problème des déchets nuc… et c’est ce genre de réponse qui avait été faite…
Quant à sortir du problème par l’extinction … je n’irai pas jusque là mais il doit bien y avoir un niveau de population “sustainable” lui même fonction d’un niveau de vie donné. J’imagine que la terre doit bien être en mesure d’accueillir 1 milliard d’individus ayant un niveau de vie équivalent à celui des pays développé, 2 milliards ou plus s’il sont moins “gourmands”.

[quote=“douarn”]2- fran.b :
pardonne moi fran.b mais l’âge allant j’ai de plus en plus de mal à m’inscrire dans une vision “tout ingénieur”. La nature a mis en boîte du carbone (champs pétrolifères et gaziers, clathrates sous marin, charbon) sur des temps géologiques. J’ai vraiment du mal à croire que l’on puisse en faire de même avec la même efficience et avec la même garantie. De plus, si tout est techniquement possible, l’est -ce aussi sur le plan économique? (je précise que je n’ai aucune réponse à ces questions).[/quote]
Il parlait simplement de stocker du CO2, c’est sous forme de gaz qu’il crée un effet de serre, si tu le liquifie, il n’iras pas dans l’atmosphère.

Et cette question des pièges à CO2 date de bien avant qu’on se preoccupe du climat, parceque c’est aussi une barrière à la colonisation de mars, donc ça fait longtemps que les scientifiques ont des solutions à évaluer en réel.

Avec quelle énergie?

Non c’est vraiment un problème plus que complexe! On est déjà incapable de décrire le fonctionnement énergétique global du système constitué par “la vie sur terre”. Si on rajoute à cette complexité celles de nos sociétés humaines, (facteurs économiques et énergétiques au minimum) je pense qu’on est complètement incapables de faire des plans sur la comète. Il y a certains éléments du problème qui restent néanmoins sûr, comme le caractère FINI des énergies fossiles sur Terre, l’influence des Gaz à effets de serre sur le-dit effet, et l’impossibilité (justifiable!) actuelle pour les peuples des pays développés d’admettre qu’on tire un peu trop sur la machine…

Il y a quelque chose en fait de vraiment interessant qui plane au dessus de cette question. C’est la manière dont réagissent les gens (véhémence y compris):
1- Les optimistes qui a renfort d’arguments technologiques existants ou à venir semblent en mesure d’affirmer que l’espèce humaine va assurer son développement

2- Les pessimistes qui à la faveur des arguments actuellement développés (finitude des ressources, courtes vues des mondes politiques et économiques) pensent qu’une regression est ineluctable

(Je pense pour ma part que ces 2 points de vue sont tous les deux excessifs et simplificateurs)

3- Les “entre les deux” pour qui c’est certains il faudra revoir nos modes de consommation … et bien d’autre chose encore

quote="douarn"
2- Les pessimistes qui à la faveur des arguments actuellement développés (finitude des ressources, courtes vues des mondes politiques et économiques) pensent qu’une regression est ineluctable
(…)[/quote] Euh pardon, mais la finitude des ressources, c’est incontestable.
Sinon, pour ce qui est des perspectives à terme, en suivant le raisonnement de l’auteur on arrive, ce qui me parait incontestable, à une disparition de l’éspèce.
Mais, rien n’empêche effectivement qu’avant de converger vers cette limite on ai pas des explosions de population d’une part, et que le presupposé d’un monde fermé qui est idiot (que sait on des ressources énergétiques de la lune ?) fausse la vision des choses.
Ceci étant, je suis d’accord avec toi, et je ne doute pas que l’humanité trouve une solution, simplement, il ne me parait juste pas évident qu’on ait choisi les orientations les meilleures parmi les solutions qui se dessinent.

Mattotop, je n’ai toutefois pas dit que j’étais entièrement d’accord avec ce qui est dit et je ne pense pas que l’issue soit une disparition de l’espèce humaine (même les dinos ont mis quelques millions d’années à décroître avant le coup final de la météorite)…
Tout modèle est une simplification de la réalité et toute la difficulté de l’exercice est de ne pas lui faire cracher ce qu’il n’est pas en mesure de dire. Je trouve que la simplification qui est faite fait fi de 3 paramètres que sont la démographie (même s’il en parle), du niveau de vie minimum acceptable et de la manière dont évoluera la techno (bon là on peut spéculer à loisir)… AMA Tout ça devrait être en mesure de déterminer le maintien DURABLE d’un certains niveau de population sans que ça ne “parte dans le décors” (montée du fascisme, extrémisme, communautarisme, … en fait il suffit de regarder dans les livres d’histoire les préalables socio-politico-économiques aboutissant à ce genre de cata pour suspecter la survenue de ce genre de problème si on ne prend pas la mesure de ce qui nous attend dès maintenant). Ce que j’ose espérer de tout ceci, en dehors de tout avancée scientifique extraordinaire (ce que je n’écarte nullement… mais en attendant…), c’est a minima le passage d’une économie de l’abondance pour certains à une économie de … l’économie (pour tous ?). En dehors de ce changement radical de paradigme… et bien je ne vois pas comment on ne pourrait pas subir ce qui s’imposera de fait.