Portage d'appli vers Linux trop élevé

Bonjour à tous.

Voici la réponse reçue (la même tous les 10 ans environ) à ma demande de porter les applications de la revue Prescrire sous Linux.

L’Association Mieux Prescrire étant indépendante, nous ne bénéficions pas de revenus publicitaires ni n’acceptons d’aides de la part d’entreprises, par conséquent les fonds que nous pouvons allouer au développement des outils numériques restreignent le nombre de systèmes supportés. L’usage de systèmes d’exploitation libres restant minoritaire, le coût de portage vers ces systèmes serait trop élevé.

Que penser de cet argument?
Mon incompétence est totale, mais certains d’entre vous auraient peut-être une idée, ( voire, rêvons un peu, aider les responsables informatiques de Prescrire)

Un premier argument est que c’est avec ce genre d’argument (minorité) que les français (et les autres…) réduisent leur pouvoir d’achat et engraissent microsoft et apple et s’aliènent à leurs politiques.

Mais ce qui m’intéresse ici est surtout cette question du travail et du budget qu’il nécessiterait pour appliquer à l’informatique la logique d’indépendance sur laquelle est fondée cette revue unique et excellente par ailleurs.

PS: les appli Prescrire sont sur Android (donc Linux), Windows et OsX

Installes un émulateur Android et puis c’est tout, mais franchement ne pas laisser des sources pour que de potentiel courageux fasse le travail c’est même pire que de juste envoyer Paître.

Bonjour.
J’ai regardé sur

Je me trompe peut être, je ne suis pas développeur, mais de ce que je vois des trucs sur lesquels ils disent avoir basé leurs softs (electron/cordova, librairie polymer), ça ressemble à de la webapp (un site web html avec une couche de javascript pour les routines avancées) encapsulé dans un « player » qui permet au site de tourner sous divers systémes d’exploitation comme si c’était des applications natives.
Or, electron semble a priori permettre d’encapsuler la webapp pour qu’elle tourne sous Windows, MacOS >et linux< ! (cf Electron (framework) — Wikipédia )
Je ne connais pas electron, et tout ce que je viens de dire est hautement speculatif, mais si je ne me trompe, il suffirait donc juste de cocher une case dans electron pour fabriquer un executable pour linux en même temps que celui pour Windows et MacOS.
Je pense que le prétexte du coût est un pipo et relève de la mauvaise volonté (pas forcément de l’association, ça peut être le développeur qui met de la mauvaise volonté ou demande une somme importante pour juste génèrer l’executable linux).
Je répète, je me trompe peut être, c’est juste ce que ça m’inspire en creusant un peu.

Merci pour votre exploration.
Votre réponse réveille ma paranoïa assoupie (à moins que ce ne soit ma question !).

[edit]
Si j’ai bien lu,
https://blog.ippon.fr/2017/03/15/electron-build-cross-platform-desktop-apps/ conforte votre intuition qu’on peut faire de la compilation croisée vers Linux.

Votre lien sur Wikipedia désigne aussi electron comme un logiciel libre, qui permet donc sans doute au prestataire de Prescrire de libérer son code comme le suggère Clochette.

Merci pour votre conseil,

j’ai trouvé anbox sur les dépots Debian (Jessie), peut-être un jour…

Ça a bien l’air, oui et je suis aussi épaté que @Clochette par le fait que ce .org s’amuse à ne pas publier ses sources pour qu’une bonne âme puisse finir leur boulot.
Une réponse en forme de petit cours sur l’open source serait de bon aloi.
…ainsi que sur le traitement des « minoritaires » (qu’ils croivent ces inculturés)

Bonjour,

dans le médical, et les applications à destination des professions médicales, il y a une règle non écrite: le business est d’abord basé sur la prise en otage de ses clients.
Ça utilise des modules, bibliothèques libres parfois mais ça n’ouvre pas son code.
la notion de « minoritaire » indiquée c’est aussi du fait que la mise en service sur linux leur apparait comme une ouverture obligatorie possible de leur code, et ils ne veulent surtout pas.
d’une part parce que leur code n’est pas focément de bonne qualité, la sécurité y est souvent très mal conçue, et les modèles de service support sont encore parfois basé sur un bout de code qui fait planter l’application si tu as eu le malheur d’avoir oublié de payer la dernière facture (c’est du vécu avec l’un de mes médecins).

globalement, l’informatique à destination des professions médicales, et surtout libérales sont souvent des applications mal conçues, étudiée pour ne pas pouvoir avoir de TMA dessus, et qui sont souvent incompatibles avec d’autres applications du même type au niveau des formats de données.
Le tout pour être sur que le client ne puisse pas aller ailleurs, et qui profitent d’un niveau de connaissance informatique particulièrement médiocre pour des gens qui ont en moyen entre bac +4 et bac +10.

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Mon expérience limitée (hôpitaux) ne fait que confirmer cette incurie informatique autant de l’administration que de la plupart des médecins et des soignants en général.
Ce n’est pas ici le lieu de récits tragico-comiques variés.

Pour la revue prescrire leur base de données est plutôt accessible (les articles de la revue, rubriques, mots-clés etc, les articles sont tous accessibles sous la forme éditoriale papier: ça ressemble strictement à des scan pdf des pages de revue ! mais au quotidien, ça fait le travail (le minimum syndical de l’informatique, rien de transcendant, ergonomie très basique, sans plus).

Quand je compare l’indigence de leur informatique à la qualité du travail éditorial, je trouve cela désastreux, un sentiment de gâchis, surtout de la part d’une – peut-être la seule – revue médicale au monde réellement indépendante de toute influence, tant des entreprises que des états.

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Voici la réponse que j’ai faite à La Revue Prescrire, en citant ce forum:

Bonjour,

merci pour votre réponse.

Notre revue étant fondée avant tout sur un objectif critique, permettez moi d’insister un peu sur ces points d’informatique.

Vous me proposez de désinstaller une application qui n’apparaît plus installée, alors qu’au moment de la demande votre serveur l’indique comme installée. Il y a donc une installation incomplète ou quelques traces qui ne donnent pas le même «point de vue» à mon téléphone android (= non installée) et à votre serveur d’installation ou mise à jour (= installée).

Je reste donc dans l’embarras, d’autant plus dérangeant que les articles ne sont plus tous accessibles via votre site internet , première condition qui m’impose l’installation des outils sur Android (la deuxième étant la privation de ces outils sous Linux).

Les outils informatiques sont devenus indispensables pour retrouver rapidement l’article utile mais il n’est plus accessible sans ces nouveaux outils qui ne devraient être que supplémentaires, au lieu qu’ils s’imposent et remplacent désormais trop souvent l’accès pourtant facile sur le site internet. Encore une «amélioration» de l’informatique plus que douteuse (surconsommation, surcoût, surdépendance).

Mal voyant, je me passerais volontiers d’installation sur mon téléphone, si je pouvais installer simplement sur mon PC Linux.

Sur votre réponse concernant les soit-disant difficultés du portage sous Linux, je reste toujours aussi dubitatif.

Sur l’argument de minorité des médecins, pharmaciens et autres paramédicaux qui utilisent Linux, cet argument est trois fois spécieux, inacceptable et je vous suggère de vous demander avec la même rigueur qui vous fait questionner les études pharmacologiques si vos prestataires informatiques ne font pas de l’obstruction ou de la facturation excessive.

Si je lis Prescrire c’est bien parce que je ne doute pas du sérieux de votre travail. J’aimerais tant (pas si minoritaire que vous le croyez) que votre travail informatique soit aussi libre et limpide.

Si l’argument financier est si important, raison de plus pour être, au moins un peu, critique sur le choix de ces dépenses.

Comme pistes de réflexion, je vous suggère de lire, aussi attentivement que vous le faites en matières thérapeutique, les quelques avis en réponse à ma question (sous le pseudo de Joseph Tux) sur ce sujet grave (celui notamment de la liberté ou de la servitude volontaire) ici:

Portage d'appli vers Linux trop élevé

Je persiste à trouver aberrant de devoir son existence à la saine volonté d’indépendance principalement vis a vis des entreprises pharmaceutiques et autres lobbies , et de se livrer sans aucun état d’âme aux GAFAM, plus redoutables encore, au mépris de vos abonnés (adhérents?) «minoritaires» un peu plus résistants.

Prescrire n’est-elle pas elle-même une revue «minoritaire» ?

J’espère que vous saurez lire mes critiques et l’amertume qui les accompagne comme je lis vos articles de la revue Prescrire, avec grand profit.

bien cordialement.

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