J’ai déjà vu ce mot, mais qu’est-ce qu’il fait dans ce contexte ?
Une personne bienveillante qui veille sur nous et ce forum.
Je souhaitais ton analyse sur le ressenti de Horigo.
Le sujet est réouvert, merci aux admins. @ed du coup si tu veux nous partager ta vision du libre, et la place de Debian dans tout ça, je suis sûr que ce sera intéressant.
pour moi debian, c’est une distribution qui te laisse pas mal libre de ne pas utiliser de force des trucs.
j’ai commencé linux sur ubuntu ( breezy je crois ). J’ai arrêté le jour où tout mes posts ont été détruits sur le site ubuntu-fr lors d’une migration : ce type de comportement a classiquement été suivi de plein d’autres donc les ubuntu-machin les venets de données perso à amazon et maintenant l’utilisation obligatoire de flatpak et autres.
Ayant appris sur ubuntu, debian m’a paru la solution la meilleure.
Le logiciel libre c’est un morceau de ma société idéale en formation.
PS
je regarde ubuntu.com ( je n’y arrive pas avec mon ordi !! je passe par tor )
je vois les logos de aws, microsoft, at&t, google cloud, uber, bnp; pas envie.
Bonjour
Je viens au logiciel libre assez tardivement, a la quarantaine bien tassée. J’avais utilisé Ubuntu pour faire du calcul numérique mais ce n’est qu’après que j’ai pris connaissance de l’idéal du libre en découvrant Mageia et Librazik et échangé sur quelques forums.
C’est un bel ideal, mais comme tous les mouvements progressistes il y a ces divisions avec des querelles de clocher et des « intégrismes » et « dogmes ». D’un côté ces différences sont une richesse, d’un autre ça limite le mouvement. Mais bon c’est l’être humain qui est comme ça. Après une phase de forte désillusion je retrouve l’envie d’apporter ma pierre selon mes possibilités.
Si je bataille pour sortir de Windows et des GAFAM je ne me force pas à n’utiliser que du 100% libre. D’autant que je bosse avec Linux Debian et dois maintenir une certaine compatibilité avec mes collègues windows.
Chacun son libre, chacun son compromis a trouver, avec des convictions mais de l’ouverture d’esprit.
Bonne journée
Et ce n’est pas toujrosu facile de traiter au quotidien.
Car le libre ce sont aussi des règles liées aux licences, avec des considérations, des implications et des contraintes légales.
Au début des années 2000, j’avais rencontré le problème dans le cadre d’un contrat par lots avec Bouygues Hébergeur (une entité qui fournis des hébergements interne pour le groupe; soit un parc de 2500 serveurs à l’époque avec quasiment tous les unix du marche, AIX, Solaris, DEC-True 64, HP-UX, etc…).
L’objectif du lot/projet était de fournir une solution de gestion des accès administrateur sur les machines.
Le contexte n’était pas simple, car il y avait 2500 machines, avec 400 admins, pour la plupart externes, donc avec un turn over important.
Le contrat cadre est entièrement tourné vers la sécurité.
La difficulté de gérer un tel parc avec sudo avait fait que tout le monde connaissait le mot de passe root des machines, et que souvent c’était le même sur beaucoup de machine.
Donc coté sécurité la lose. C’était nul.
Dans mes recherche sur ce sujet, j’ai trouvé plusieurs solution sur le marché; toutes chères, et quelques fois des usines à gaz.
Je me suis alors penché sur sudo-ldap. Module tout neuf de sudo.
Le problème de sudo seul c’est que c’est totalement ingérable sur un grand parc (un fichier de conf par serveur), la gestion des versions des fichiers sudoers sur les machines est ingérable. Et il n’y a pas de fonctionnalité dynamique (je modifie et c’est directement pris en compte localement).
En plus, il suffit d’une façon ou d’une autre d’avoir accès au fichier sudoers pour connaître toues les règles, les groupes, les comptes etc…
Un cauchemar sécuritaire.
Ayantr découvert sudo-ldap, tout est dans le ldap, ca fonctionne en SSL, une modification dans lap etr l’(utilisateur n’a même pas à se déco/reco pour que la modification soit prise en compte.
Aucun fichier en local sauf un fichier de base pour l’utilisation de sudo-ldap et une conf de base pour le cas ou le ldap n’est plus joignable.
Seulement voilà, il fallait faire des modifications sur sudo-ldap pour que ça marche.
Je monte le projet et je le présente à Bouygues. Et là, je m’aperçois qu’ils veulent rendre le résultat propriétaire, s’appropriant de facto sudo-ldap dans son ensemble.
Me doutant de ce comportement (on est à la naissance de l’idée d’open-source, qui est une déformation de la notion de logiciel libre, mais qui parlais plus aux comptables décideurs), j’ai directement alerte mon service juridique pour le leur signaler et leur explique avec la licenc GPL, ce n’est pas possible de faire ça.
En moins de deux semaines, le service juridique de Bouygues a été obligé de reconnaître les obligations liées à la licence et d’obliger les équipes de Bouygues Hébergeur de s’y tenir.
Dans le cadre du libre, ce qui fait peur ce n’est pas le libre en lui-même dans les entreprises, mais le fait qu’il faut impérativement des responsable.
Car si quelque chose ne va pas, panne, bug, etc…; il faut impérativement un coupable à donner en pâture au juridique et aux assureurs.
C’est comme ça qu’est né l’open-source, car la notion de « free software » ça dérange beaucoup les capitalistes neo-libéraux de nos entreprises.
Du coup, qu’a fait Bouygues ? Ils ont quand même utilisé sudo-ldap et ont mis leur solution sous licence GPL ?
Oui la solution était exactement ce qu’il leur fallait.
Et ils n’ont pas eu d’autre choix que de mettre le résultat sous licence GPL.
Même si ça n’a pas plus à deux ou trois gars chez eux.
mais dans am boite aussi ça n’a pas été de tout repos. Il a fallut que j’insiste sur les risques juridiques; y compris aux prud’hommes, car ils voulaient me forcer à violer la GPL et j’ai refusé. Mon argumentaire était simple, un passage aux prud’hommes impliquait de facto un passage devant d’autre tribunaux pour violation de licence et dissimulation.
Le juridique n’était pas chaud pour ce genre de gymnastique 
Preuve que la liberté n’est pas la gratuité, ils ont pu vendre une solution sous GNU GPL, finalement la morale de l’histoire est belle, et tout le monde y a trouvé son compte… C’est probablement la crainte de se faire piquer la solution par la concurrence qui motivait le souhait de violer la GPL.
Ce qui m’amène à une autre considération, c’est que quand ils ont livré ce sudo-ldap modifié, ça avait beau être un soft GPL, personne n’y avait accès à part quelques employés des entreprises impliquées dans le projet. Je ne pense pas que la GPL impose de rendre disponible le soft sur la place publique ?
Non, juste le bête principe du capitalisme: je dois posséder, moi seul.
A l’époque je crois que justement il le fallait, sauf si cela constituait en des process ou utilisation spécifique à l’entreprise.
Je viens de regarder la vidéo de Linus Techical Tips quand il invite Linus Torvalds. Le « vrai » Linus nous explique que même Microsoft ne peut plus se passer du libre et ce pour deux raisons :
- son modèle économique repose à 40% sur son cloud qui est 100% Linux
- ses équipes de développement se sont complètement converties au modèle de développement du libre
J’ajouterai qu’internet sans Linux s’arrête ainsi que les super calculateurs.
Le logiciel libre a déjà gagné MAIS ceux qui font leurs beurres avec le propriétaire ne sont pas prêts de baisser les bras, ça c’est certain et c’est vrai dans tous les autres domaines : science, politique, société, éducation, santé …
Merci pour ce fil de discussion très intéressant.
Sans compter les pilotes matériels, qui permettent de maintenir certaines hégémonies.
Par exemple, je ne peux pas utiliser le Wifi intégré à ma carte mère parce que MediaTek n’a pas développé de pilote pour Linux. Et visiblement, ils n’en ont rien à carrer. Ceci étant mon PC est cablé en 10G, donc le wifi ne me manque pas vraiment, et en secours j’ai un Wifi 5 qui marche.
Ce qui est intéressant, c’est qu’à l’origine, Richard Stallman a lancé les logiciels libre pour les pilotes justement (en particulier d’imprimante).
Et c’est dans ce domaine que l’hégémonie du propriétaire est la plus forte.
Il a développé Emacs parce qu’il voulait son propre outil de développement.
J’ajouterai que Linus Torvalds reconnaît n’avoir jamais tant développé que cela ni git ni linux. Il s’est « débarrassé » du codage de git très tôt au profit de quelqu’un plus compétent que lui et qui avait le temps pour le faire. Concernant Linux il ne développe plus du tout (ou si peu). Par contre, c’est lui qui assure la qualité du truc en continuant à compiler tous les bouts de code pour s’assurer que tout fonctionne.
La survie de linux est donc inhérente au modèle du libre dans lequel des milliers de développeurs participent tous les 6 mois à l’évolution du noyau linux. Des milliers de développeurs qui ne sont donc pas toujours les mêmes depuis la naissance du premier noyau linux en 1991. Cela représente une « puissance de feu » qu’aucune entreprise privée ne peut concurrencer.
Ce modèle de développement est beaucoup plus pérenne que n’importe quel modèle propriétaire dépendant de la « loi » (très capitaliste) des marchés financiers qui se cassent régulièrement la gueule.
Et c’est un modèle qui a une vrai agilité depuis des décennies contrairement au fameux modèle Agile tant vanté par les startup mais qui ne marche pas, en tout pas pour avoir de la qualité.
D’un autre coté les startups ne sont pas non plus un bon modèle.