Reconversion

Bonjour,

Le titre étant un peu vague je vais préciser un peu ma démarche. Linuxien depuis de nombreuses années, je n’avais que rarement et de manière très hypothétique envisagé d’en faire un métier. Pourtant il y a quelques mois l’envie de changer d’air m’as pris et j’ai décidé de faire un bilan de compétences. J’ai fait ce bilan pour être certain de ne pas ignorer une piste professionnelle qui aurait pu me convenir. Malgré tout, j’ai naturellement été orienté vers les métiers des services numériques et en particulier celui d’administrateur systèmes et réseaux.

Ayant choisi une certification professionnelle de technicien supérieur systèmes et réseaux par le GRETA, Je suis donc en phase de constitution d’un dossier afin de faire financer mon projet de reconversion auprès du FONGECIF (qui as récemment changé de nom pour devenir Transition-Pro).

Et c’est là que j’aurais besoin de l’aide et de la bienveillance de la grande communauté des linuxiens. En effet, Pour confirmer mon choix et appuyer la solidité de mon projet auprès d’une commission de financement, j’aurais besoin du témoignage d’un professionnel exerçant actuellement la fonction d’administrateur système (linux tant qu’à faire :)) et/ou réseaux. Le milieux d’exercice m’importe peu, toutes les expériences sont enrichissantes.

Je n’aurais que quelques questions à poser au volontaire sur son quotidien professionnel, ses expériences, etc… Pour ne pas abuser de votre temps et pouvoir par la suite plus facilement intégrer ce témoignage à mon argumentaire, l’échange serait par écrit, MP ou mail.

Merci pour aide!

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Tu peux me contacter en privé si tu veux :stuck_out_tongue_winking_eye:

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Tu peux aussi me contacter en MP, je suis également passé par une reconversion

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Ah, intéressant!

Il se trouve que je vais peut-être bien prendre une piste similaire très prochainement.
Du coup, je serais volontiers preneur du retour d’expérience.

Je te conseille de commencer par un bilan de compétences, même si tu as déjà une idée derrière la tête. Je pense qu’il est nécessaire de le faire en gardant l’esprit ouvert aux différentes possibilités car cela te permettra d’être certain de ne pas avoir négligé d’hypothèse. De plus, lorsque tu auras fait un choix, cela donnera de meilleures chances à ton projet d’être financé par Transition-Pro dans le sens où ce projet ne sortira pas de nulle part. Il aura été cautionné par les recherches et démarches faites lors de ton bilan de compétences ce qui aidera à démontrer ta motivation.

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Au quai, merci.

Tu peux passer directement par ton compte personnel formation (https://www.moncompteformation.gouv.fr/espace-prive/html/#/) pour faire financer ton bilan de compétences. Je ne sais pas si ça se passe de la même même manière pour tout le monde mais personnellement ce bilan c’est déroulé en 8 séances de 3h environ soit 24h au total. Tu n’est pas obligé d’en informer ton employeur mais dans ce cas ça se fera sur ton temps personnel. Habitant la région lyonnaise, je suis passé par le CIBC du Rhône et j’en ai été très satisfait.

Tiens nous au courant de ta reconversion. En ce qui me concerne (et j’ai cru comprendre que je n’étais pas le seul?), c’est une idée que je n’exclue pas à moyen terme. Donc ton témoignage aussi serait enrichissant! :wink:

@Silencer Je suis également passé par une reconversion il y a 10 ans et suis administrateur système Linux. Si tu as des questions, n’hésite pas.

Félicitation d’avoir fait un pas que je n’ai jamais osé faire…

Bon courage

Edit: Peut être bien que je n’en avais pas assez envie… passer mes journée derrière un écran … Bof !

m’enfin, bonne chance pour ton futur :wink:

Si c’est pas trop indiscret (mp au pire), moi j’aurais quelques questions :smiley: :

  • Qu’est-ce que tu faisais avant, et comment tu t’es formé?
  • Comment est-ce que que tu as été recruté?
  • Ça ressemble à quoi une journée type d’adminsys, et quels outils tu utilises le plus?
  • Globalement quels conseils tu donnerais à quelqu’un qui voudrait se reconvertir?
  • Ça te plaît toujours?
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Hello @ttufekk _0/

J’étais auparavant musicien, trompettiste pour être plus exact. J’ai comme diplôme mon bac et un premier prix du conservatoire supérieur de Paris. J’étais intermittent du spectacle.
J’ai quitté mon Windows en 2006 et après avoir visionné la conférence Internet Libre ou Minitel 2.0 je me suis lancé dans l’aventure de l’auto-hébergement, puis ai proposé l’hébergement de de sites web gratuitement (https://www.open-web.fr). Je me suis formé comme ça.
Un jour j’ai décidé de sauter le pas et de changer de métier. On m’a orienté vers une formation AFPA, j’ai passé des tests et on m’a placé dans une formation de développeur. J’ai avant ma formation fait tous les cours principaux du site OpenClassroom qui s’appelait à l’époque le Site du Zéro (HTML, PHP, C et C++). J’ai donc entamé ma formation en ayant quelques bases.

J’ai été recruté en passant des entretiens :smiley: Plus sérieusement, j’ai commencé dans une boîte dirigée par un ancien de l’AFPA. Par la suite, étant sans réel doplôme, j’ai tjs mis en avant mes expériences personnelles.

Une journée type d’adminsys, j’ai envie de dire tout dépend de quel type d’adminsys tu es. Je connais des adminsys qui travaillent dans les hôpitaux, ils managent surtout des Windows via du VMWare (VMWare est partout). Je connais d’autres adminsys qui bossent à la commission européenne, eux, on leur donne des serveurs avec des requirements et ils font le setup (installation OS, partitionnement, etc) via des outils d’automatisation comme ansible, puppet, chef, satellite, etc.
Pour ma part, j’ai basculé dans le « DevOps », en plus de mettre en place des serveurs, je m’occupe également de toute la chaîne de développement et d’intégration continue. Grossièrement, les développeurs poussent le code sur gitlab, ça déclenche des tests automatisés et si les tests passent, le code est poussé sur les serveurs. J’ai résumé ça très grossièrement :wink: ?
Le seul conseil que je peux donner est qu’il faut aimer ce que l’on fait. Quand on fait ce que l’on aime, ça ne nous dérange pas de passer des heures en dehors du taff à continuer de se former et apprendre des choses nouvelles.
Oui, ça me plait toujours :slight_smile:

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Merci pour ta réponse, c’est hyper inspirant! :smiley:

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Pour vous tenir à jour de l’évolution de mon parcours de reconversion, je suis en phase de montage d’un dossier de formation par Transition-Pro (anciennement le FONGECIF). J’ai trouvé un centre de formation (le GRETA de Lyon en ce qui me concerne) et j’ai passé leurs tests de positionnement pour qu’ils puissent avoir une idée de mon niveau et établir un devis en fonction. Ce devis sera ensuite transmis à Transition-Pro. Suite aux circonstances sanitaires actuelles, les dossiers de financement se font désormais de manière totalement dématérialisée. Si la partie financement est validée, il me faudra alors trouver une entreprise dans la région lyonnaise pour faire un stage d’environ 8 semaine sur le 2e trimestre 2021… J’aurais peut être besoin d’aide à cette occasion. :grin:
N’hésitez pas à me demander si vous avez des questions.

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J’ajoute mon témoignage :
https://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?pid=22154625#p22154625

Je me suis reconverti du dessin industriel… au dépannage informatique à domicile à mon compte :slight_smile:

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Je vous tiens aussi à jour de l’évolution de ma reconversion: j’ai consacré un peu plus d’un an à faire une licence professionnelle, l’ADSILLH (Administration et Développement de Systèmes Informatiques à base de Logiciels Libres et Hybrides : [Page d'accueil] - Licence Professionnelle ADSILLH ) à l’Université de Bordeaux.

Très chouette formation: des profs vraiment engagés dans le Libre (des contributeurs Debian dans le lot), des cours de niveau vraiment satisfaisants, des profs qui sont prêts à creuser un sujet vraiment en profondeur si on pose la question. D’autres profs moins engagés dans le Libre, mais bon, c’est comme ça.

Et au passage, on n’a travaillé que sur des machines tournant avec Debian stable…

Et ensuite, je me suis mis à mon compte, en portage salarial, en tant qu’Administrateur-Développeur (le titre de la formation, qui sied bien à mon profil). Je voulais mettre Analyste-Programmeur, mais l’on m’a déconseillé: ça aurait révélé un peu trop mon côté âgé…

J’ai commencé cette activité il y a quelques mois; pour l’instant, ça commence, je bosse pour des clients trop peu variés encore, il faut que je fasse mon trou.

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Bonjour à tous,

Je reviens sur ce sujet après 2 ans très intenses. Le COVID et les confinements n’ont pas trop perturbé ma formation qui s’est occasionnellement déroulé à distance grâce à BigBlueButton (que j’ai trouvé être une solution open source d’enseignement à distance de très bonne qualité). J’ai effectué un stage de 8 semaines dans une petite entreprise qui adapte des solutions open source telles que Jitsi, RocketChat, NextCloud ou OnlyOffice pour les besoins d’entreprises clientes. Etant le seul de l’équipe à ne pas avoir de compétences en développement, j’ai néanmoins pu progresser sur ma partie qui était des tests fonctionnels sur les serveurs ainsi que la rédactions de procédures pour les utilisateurs et les techniciens en charge de la maintenance des logiciels déployés. Grâce à l’aide de collègues plus expérimentés qui ont eu la gentillesse de prendre le temps de me transmettre leur savoirs avec patience et bienveillance. Je les remercie encore infiniment pour le temps qu’ils m’ont accordé alors qu’ils étaient certainement déjà très occupés.

Un fois ce stage terminé, j’ai pu préparer l’examen final du titre professionnel de technicien supérieur systèmes et réseaux. Bien qu’assez anxieux lors de l’examen (ce qui est normal étant donné l’enjeux) l’examen écrit s’est bien passé et l’entretiens avec le jury (composé de 2 professionnels de l’informatique expérimentés) a été plus détendu car ils ne sont pas là pour piéger le candidat mais pour se faire une idée de son niveau de compétences et de sa capacité à progresser. Ils m’ont dit en fin d’entretiens que, même si ils ne sont pas sensés me donner leur verdict, ils ont été très satisfaits de cet entretiens et m’ont félicité pour mon travail.

En dehors de l’examen, j’ai aussi été recruté comme technicien informatique pour un organisme de recherche en micro-biologie. Malgré l’aspect majoritairement « helpdesk » qui n’est pas ma partie préférée (mais il faut bien commencer quelque part), c’est un poste très formateur car l’équipe IT n’est composé que de 3 personnes, le responsable, un administrateur système et un technicien (moi). Ce qui faut que les tâches sont très variées. Le travail est intéressant et les utilisateurs sont en grande majorité très aimables et compréhensifs lorsque les dysfonctionnements sont complexes ou encore hors de mes compétences.

Pour ma part, après bientôt un an à ce nouveau poste de professionnel de l’informatique, je dirais que ce qui a été le plus difficile pour moi n’a pas été la formation, la recherche de stage, l’examen ou la recherche de d’emploi. Mais plutôt une chose que je n’avais pas anticipé que sont les conséquences psychologiques d’un tel changement de carrière. Avant cela j’étais agent de maintenance à la SNCF. J’avais le statut de cheminot qui peut paraître assez protecteur mais quand on doit continuer à travailler en 3x8, jour et nuit, week end et jours fériés compris même après 40 ans, c’est difficile à vivre pour la vie de famille. C’est ce qui a été pour moi le déclic qui m’a décidé à changer de métier. Je ne regrette pas ce changement d’orientation, mais au début de ma prise de poste à mon nouveau travail, un tel changement, même si il est positif, a été une source d’anxiété qui m’a même fait réfléchir à une candidature pour retourner à la SNCF (mais pas à mon ancien poste). Aujourd’hui, après bientôt un an dans ce nouveau métier, cette angoisse a presque disparu alors que je me sent de plus en plus à l’aise et compétent dans ce nouveau poste.

Au final, je pense que le conseil le plus important que je pourrais donner suite à ce parcours, serait de persévérer malgré les doutes, les peurs et les difficultés. C’est un changement psychologique très important étant donné que la société actuelle fait qu’on se définit aussi en partie par rapport à sa profession. Le fait de changer de métier entraîne une forme de deuil de son ancien métier, de son ancienne image de soi car on garde souvent en mémoire les bons moments de son ancienne vie et qu’on a peur de ne plus vivre de tels moments. Cette phase est tout à fait normale et passera naturellement avec le temps et les nouvelles expériences. Une aide psychologique pour passer cette période de transition peut aussi être très bénéfique. Je n’ai pas honte de dire que j’ai demandé l’aide d’un professionnel pour m’aider à mieux vivre cette période et que ça m’a beaucoup aidé.

En espérant que mon témoignage répondra à certaines de vos questions ou vous inspirera pour changer de vie.

Merci d’avoir pris le temps de me lire jusqu’au bout (il y avait beaucoup à dire) et bon courage à tous.

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Merci pour ton retour d’expérience et éclate-toi bien dans ton nouveau job !

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Bonjour,

Merci bien pour ce témoignage de cheminot numérique!

C’est très intéressant, et je comprends d’autant mieux que je suis dans la phase de deuil de mon ancien métier, qui est infiniment plus dure que je ne pouvais le penser, en effet.

Je sors d’une réunion de géologues, des anciens de notre école, certains d’entre nous ne nous étions pas vus depuis des décennies, et en même temps ça a été un temps très chouette, très sympa, mais au fond de moi-même grossissait une sacrée boule. Impossible d’expliquer en quoi consistait mon nouveau métier, et de leur côté, les copains géologues qui l’étaient restés faisaient part de leur frustration quand ils étaient confrontés à des informaticiens, avec qui ça se passait souvent mal, faute de pouvoir se comprendre les uns les autres.

Ça change énormément du monde que j’ai connu dans les années 90, où c’étaient les professionnels (en l’occurrence les géologues) qui se retroussaient les mains et se mettaient à développer (certains, ceux qui avaient une certaine fibre), à coder des logiciels, pour leurs propres besoins. Aucun souci de communication quand on reste dans un seul et même cerveau. Et ça marchait.

Aujourd’hui, tous les métiers sont si scindés que les gens ont un mal fou à comnuniquer, entre des data scientists qui font leur truc, des spécialistes de tel logiciel métier (propriétaire …) mais ne savent pas comment fonctionne l’intérieur du bazou, des gars qui viennent faire de la BI (Business Intelligence), les sysadmin, les DB admin, les développeurs, etc. finalement, ça a énormément compliqué les choses.

Et si vous rajoutez, par-dessus, des gestionnaires et des décisionnaires qui ne connaissent rien, ni au métier, ni à l’informatique, et qui tranchent abruptement avec un budget inflexible et des conditions très limitées, ça fait des choses finalement peu efficaces, et où beaucoup de gens se retrouvent assez isolés et frustrés.

J’espère qu’il n’en va pas ainsi dans tous les domaines…

En tous cas, tout ça m’a en même temps déçu (moins d’efficacité qu’avant, bien moins), et encouragé en me disant que je pourrais trouver ma place, en étant compétent dans les deux domaines, pour arriver à faire se comprendre des gens aux logiques et cultures très différentes. Mais il faut arriver à s’immiscer là-dedans, à y faire son petit trou.

Bon, allez, courage, et encore merci pour le retour!

En fait ta problématique est assez simple:

  • Il n’y a pas de personnes au niveau de la gouvernance qui connaisse à la fois votre métier (ne serait-ce qu’au niveau fonctionnel) et qui connaissent la partie informatique (en incluant la notion d’architecture applicative, infrastructure, et un minimum de technologie de développement)
  • Globalement les développeurs sont très mauvais dans la définition des besoins au niveau fonctionnel
  • dans ce type de problématique aussi, les architectures sont faites sur un coin de table, impliquant souvent l’absence de pérennité et de capacité d’évolution
  • je ne parlerais pas plus des conflits d’intérêts coté entrepreneurs et entreprises informatique, qui dans un cas comme le votre s’empresse de vous prendre en otage (il suffit de voir ce qui se passe coté médical libéral)
  • l’habitude des spécialistes de quelques champs que ce soit de ne jamais avoir développé un langage compréhensible pour les non spécialistes

et effectivement, les meilleurs pour cette « gouvernance » sont des gens issu de l’un des deux corps mais qui s’est formé dans l’autre corps.

sans oublier non plus l’accompagnement au changement qui est souvent oublié par tout le monde car le changement ne concerne pas que la technologie, mais aussi les personnes, et ces derniers sont souvent la 5ème roue du carrosse.

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