L’utilisateur particulier lui fait ce qu’il veut et n’a pas de pbm particulier.
Professionnellement, tu as parfois le choix du matériel mais assez rarement. Dans mon lycée, pendant 7 ans les élèves ont travaillé sur des machines périmées du fait que je refusais par principe de demander des machines avec Windows, la personne s’occupant de cela (refusant d’acheter autrechose que du microsoft y compris du matériel Apple), que j’ai rencontré en présence d’un élu de la région, et qui a tenu deux discours opposés en présence puis en l’absence de cette élue (bien gentielle mais incompétente), je la soupconne fortement d’avoir été corrompue tellement elle manisfestait une opposition nette à tout ce qui n’était pas Microsoft. Depuis, la région sous l’instigation d’un plan quelconque a fini par adopter un renouvellement automatique du matériel et je me retrouve avec des licences XP-Pro que je n’utilise pas mais du matériel homogène et récent.
Cependant, je peux désormais obtenir du matriel (un serveur en fait) sans OS, mais avec aucun choix, le serveur avait des cartes e1000 (module blobé) et SCSI (modules blobés).
Il est difficile de reprocher à une entreprise de refuser le principe du libre si par ailleurs elles font ce qu’elles peuvent pour assurer le fonctionnement avec tous les OS en assurant le suivi. L’impact financier n’est pas négligeable: J’ai moi même écrit deux livres disponibles sur librecours, renonçant donc à tout revenu sur ces livres, et surtout -si ça se concrétise (ce serait en Avril-Mai si le budget suit, avec la crise on ne sait pas)- j’ai refusé, par principe donc, une rétribution de ClefAgreg pour une diffusion en relation avec un ministère de l’éducation de ClefAgreg pour un total de 100000 à 200000 clefs. Si on compte 50 centimes par clef (vaguement suggérés), j’ai fait une croix sur 50000 à 100000€, je conçois que tout le monde n’ait pas envie d’y renoncer. Le libre dans le principe c’est bien, mais c’est bien parce que je suis confortablement payé par l’état et que mon entourage l’accepte que je peux me permettre d’en accepter les conséquences concrètes (non négligeables quand même).
Le libre pour moi va largement au delà de l’informatique, c’est une ébauche de ce que peut et devrait être le communisme au sens premier du terme: chacun contribue selon ses capacités et puise selon ses besoins. Cela suppose une éthique globale actuellement présente parce que lorsqu’on puise on appauvrit personne (au contraire, le contributeur est flatté que son travail soit reconnu et souhaite qu’on puise dans son travail), et parce que le milieu du libre est globalement de gauche (même Ricardo, mais il ne le sait pas). Cela explique en partie le fait que le libre a du mal à s’implanter dans le professionnel: le marché n’a pas confiance en quelque chose dont le moteur ne repose pas sur du concret (en clair l’argent) mais la bonne volonté. Pour moi, cela veut aussi dire qu’il faut laisser les choses se faire, le changement de mentalité est pour moi inéluctable, mais ne peut se faire en 5ans, il faut attendre sans doute une génération soit une vingtaine d’années avant que ce modèle soit naturel. On peut espérer qu’il sortira du seul cadre de l’informatique pour se répandre dans le reste de l’économie non matérielle (musique, cinéma, livre, etc) puis matérielle (mais ça n’est pas gagné).