Collectif pour une Culture numèrique du Chaos

D’abord, je tiens à préciser que je ne pense pas que les jeunes soient plus bêtes, ou la population stupide. en revanche, je pense qu’ils sont maintenu dans un état d’abrutissement au sens où nous sommes passablement anesthésiés et que nous acceptons des choses qui nous auraient semblés innacceptables il y a peu. Mais chaque
fois les limites de l’insupportable, de l’indigne ou de l’intolérable sont repoussés -en grande partie à cause du sensationnalisme- Nous le savons, mais nous l’acceptons parce que c’est tellement plus confortable ! COmbien d’entre nous, bien que sachant que la télé est à 80% de la merdre ferme son poste, ou va le jeter ?

De même qui va se préoccuper de ta puce espion, si on lui explique que c’est un antivol… qui proteste contre les caméras puisque c’est pour notre sécurité… Sécurité et confort ont un prix celui de la liberté…

D’abord je te renvoie à ce lien qui est intéressant puisque il confirme ce que tu dis à savoir que le “niveau” global augmente, même si il faut admettre une érosion des extrêmes : autrement dit on tends vers le formattage que tu redoutes. http://obouba.over-blog.com/article-2920154.html

Si tu estimes que pouvoir avoir le recul nécessaire pour analyser le monde qui nous entoure est inutile alors OK personne n’a besoin de la philo. Si tu estimes qu’il est inutile de comprendre et d’analyser l’information dont nous sommes submergés alors pas besoin de français. Si tu penses qu’il n’est pas utile de se situer dans le monde actuel, alors exit l’économie et la géographie, quant à l’histoire… pourquoi se tourner vers le passé, puisqu’il faut toujours aller de l’avant. (troll inside)

Je n’aime pas la conception de formation utilitariste que je perçois en filigrane dans ce que tu dis. L’enseignement dois préparer à la vie professionnel cela ne fais pas de doute. Mais je veux croire que sa mission est plus noble, elle doit être un espace privilégié où l’utilitarisme n’a pas pignon sur rue, où est offert aux étudiants les moyens de s’ouvrir et se construire et ce au delà des clivages sociaux etc…(ben ouais quoi !)

Pour ma part, je forme des jeunes issus des couches favorisées qui se destinent à être ingénieurs. Ce sont des gens très intelligents, qui se servent d’outils scientifiques et technologiques très sophistiqués. Il n’empêche qu’ils n’ont aucune culture, par là j’entends aucun outils de raisonnement qui leur permettent d’avoir une vision critique. Ils sont en majorité extrêmement conformistes et peu curieux.
Je suis convaincu que ce n’est pas de leur faute (et pas parce qu’il jouent à la playstation), je pense qu’on n’a pas su, pu ou voulu leur donner cet esprit critique.

Là encore, je ne suis pas vraiment convaincu parce que tu dis sinon comment expliquer cela http://www.croix-rouge.fr/goto/actions/illettrisme/

Le ratio que tu annonces me surprend un peu, surtout étant issu d’une filière technique, mais je ne trouve pas de sources fiables. De même tu considères des quotas globaux, enfin le détail des programmes à son importance.

[quote=“mattotop”]Alors au delà de la vaine querelle litteraires/scientifiques qui sont des filières menant à un niveau de “culture” comparable, je crois que tu pensais plus à la formation et au filières professionalisantes. Ainsi, je veux bien constater que les orientations dites classiques(=génératrices de culture) aient diminué en proportion des filières professionnalisantes(=génératrices de technicité), mais il a bien fallu intègrer une décision d’amener 80% d’une classe d’age au bac (ce qui me parait une bonne chose puisque elle revalorise toute une classe d’apprentissage). Comme on a pas changé dans le temps qu’on mettait ça en place les inegalités de contexte de départ des enfants, on en a pas changé la quantité de personnes inadaptés pour suivre des études classiques, d’ou la dilution proportionnelle apparente.[\quote]

Je ne critique pas les filières scientifique, et il est clair que beaucoup de filères “littéraires” n’offre plus de débouchés. Je dis que nous ne devons pas tomber dans la formation purement “utilitariste” en négligeant le rôle de l’école qui est de former aussi des citoyens éclairés. Par ailleurs, je ne vois pas le lien entre les quotas du bacs et les formations que tu qualifient de classiques. D’ailleurs,ce n’est un secret pour personne que les quotas du bacs sont téléguidés au niveau des jury. Il suffit de voir que le meilleur bac est celui de l’année dernière alors que les grèves des étudiants avec les CPE n’ont pas permis de finir les programmes. De qui se moque-t-on ?

[/quote=“mattotop”]Mais pendant ce temps là tout de même, on a connu une explosion des moyens d’accés à la culture. Et la culture, ce n’est pas QUE ce qu’on fournit à l’école, c’est surtout une envie. Je crois que même les gens les plus abrutis aspirent maintenant à la culture (certains l’attendent de pied ferme j’en conviens), et c’est quelquechose de nouveau et planètaire. [/quote]

Qu’on se garde bien de me faire dire ce que je n’ai pas dit. Il ne s’agit de donner une culture prêt à l’emploi, mais de donner les clés nécessaires à la compréhension, et c’est à dessein si j’emploie les mots “outils” et “construction”. Il s’agit de semer les graines pas de livrer un produit. Je ne suis pas assez naîf pour ne pas savoir que la culture fais partie de notre évolution personnelle. Je veux bien aussi admettre que l’accès à la culture soit plus facile. Quant à l’aspiration des foules à se cultiver, si la télévision, ou les autres médias d’ailleurs, en sont le reflet, laisse moi en douter un peu… mais j’espère me tromper.

fallait pas !

[quote=“mattotop”]][quote=“Zaphod”] Nous n’avons plus les moyens de nous construire, nous perdons notre identité, nous sommes une pièce dans le fonctionnement d’un système qui nous dépasse. Pour exister il faut passer à la télé (cf les “vu à la télé”, ou les phénomènes tels que la télé réalité), on a donc déjà en partie renoncé à la sphère privé.
Alors en quoi le fait d’être traçable serait-il tellement plus gênant ?[/quote]Ce n’est pas la même chose: par la télé, c’est toi qui vois et c’est l’interné (dans un loft, une académie, une ferme, ou une foret lointaine) qui a les poils de la nuque qui lui disent qu’on le regarde. [/quote]
tu m’as mal compris, je te parles de la banalisation de l’exhibition et du fait qu’une fois ce pas franchis qui se soucie de conserver une sphère privée… pire il peut devenir louche de vouloir la conserver.

mode paternaliste ?

[quote=“mattotop”]J’ai vu récemment sur france 5 un reportage sur le miroir. Il y avait en particulier une expérience de psycho sociale consistant en la chose suivante: Un à un, on faisait passer des tests super facile à des enfants qui les reussissaient sans problême. Pour les récompenser, on les envoyais dans un local à l’autre bout du couloir se servir un bonbon, et un seul, en les prévenant bien que s’ils en prenaient plus, d’autres n’en auraient pas.
Deux groupes d’enfants furent testés:

  • dans un premier groupe des enfants etaient envoyés seuls dans la pièce vide avec juste une grosse bonbonière au milieu de la pièce, 30% prenaient plus d’un bonbon (certains se gavaient sur place, se remplissaient le slip, etc…)
  • un deuxiême groupe arrive dans des conditions identiques, mais un grand miroir est disposé derrière la bonbonière immanquable pour les gamins, le taux tombe à 4% (les regards de honte des gamins qui se voient dans la glace avec une poignée dans chaque main sont poignantes).
    Application: dans les openspaces l’installation d’un miroir à coté de la machine à cafè réduit de 70% le temps passé en moyenne.[/quote]
    Ce sont quand même deux choses différentes, d’un côté l’autocensure et de l’autre le regard des autres (=peur du gendarme)

Sur le fond je suis d’accord avec toi, il est très dérangeant de savoir tout ces renseignements sur moi à la disposition de personne de bien précis et pas nécessairement bienveillant. Ce qui m’inquiète encore plus c’est l’anesthésie générale dans laquelle nous évoluons… il y a un bruit de fond permanent (croissance, compétitivité, consommation) qui nous endort et nous maintient dans la conviction que les jeux sont fait et tout nous dépasse.
Mais allez distribuer des tracts invitant à moins consommer et vous verrez que la machine s’enraye facilement (mais pensez à mettre des baskets)

Quelques remarques sur l’enseignement:

  • Beaucoup de gens disent «Oh! Je n’ai rien retenu de ce que j’ai appris au lycée, finalement ça ne sert à rien!»

  • Les mêmes disent «A l’époque, on apprenait plus de choses!»

  • Les mêmes savent sans problèmes adapter une recette de 3 personnes à 8 personnes, calculer leur consommation d’essence ou prévoir un budget. La plupart arrive à faire la différence entre la cause et l’effet (1)

  • Les mêmes veulent également rajouter des tas de choses au programme des collèges et lycées.

  • Les mêmes sont effarés que leur gamin ne sache pas ce qu’est une variable en Maths et de la difficulté à lui faire comprendre ce que c’est.

Tout ça pour dire qu’il est très dur de mesurer ce qu’apporte l’enseignement y compris sur les simples connaissances. Des choses qu’on a mis beaucoup de temps à apprendre finissent par devenir évidentes au point qu’on est persuadé qu’elles sont innées (exemple: la variable en Maths) et, excepté dans le cas où on est ammené à expliquer ça à un gamin, on est persuadé que ça s’apprend en deux secondes: Il n’y a qu’à voir, toute proportion gardée, la phrase imbécile et insultante de De Gennes expliquant que l’Algèbre Linéaire, sur laquelle suent sang et eau pendant des années les étudiants en Maths, s’apprend en 4 heures (c’est vrai que ça se résume en 4 heures). Donc c’est dur d’évaluer ce qu’on a appris à l’école et au lycée. Si on regarde les différents programmes dans le monde, on s’aperçoit que mis à part le B-A-BA du calcul et de l’expression, au fur et à mesure que l’élève progresse, on lui apprends à manier des concepts de plus en plus abstraits, ces concepts dépendent de l’époque et du pays: Pendant longtemps en France, ça a été la Philo (les fameuses humanités), puis les Maths ont pris le relais. C’est la plupart du temps la même chose partout avec quelques exceptions: la religion dans les pays très religieux, le droit aux États Unis (qui à là bas le prestige qu’avaient les Maths en France il y a qques années). Bref, l’essentiel n’est pas d’apprendre ce que sont ces fichus concepts (même si ça peut servir), mais surtout d’apprendre à les manipuler à travers ce qui les caractérisent (leurs définitions, propriétés, constructions) souvent en manipulant d’autres concepts. Plus on avance, plus les concepts s’empilent. C’est cette fameuse capacité à assimiler des concepts et à les manipuler qui est finalement le plus grand acquis. On la nomme «rigueur», «capacité d’adaptation», etc suivant ce qu’on en attend. Bien sûr, au bout d’un certain temps, la maitrise des dits concepts est intéressante en elle même mais à la fin d’une terminale -quelle qu’elle soit- on ne peut pas encore parler de maitrise. C’est pour ça que les bagarres pour savoir quoi mettre aux programmes m’ont toujours fait rigoler: ça n’a aucune importance finalement, l’essentiel étant de faire raisonner correctement les lycéens (que ce soit sur des Maths, de la Philo, des textes d’auteurs, le code pénal et même une boite de vitesse 12 vitesses d’une Lotus).

(1) même si la méthode classique du populisme consistant à les inverser (comme dans «Ils n’ont pas de travail et donc finissent dans la délinquance» qui devient «Ils sont délinquants donc ne travaillent pas!») marche très bien.

quote="fran.b"Par exemple sur le pbm précis énoncé par Mat, tout peut être fait si une majorité de gens y sont hostiles. C’est donc un fonctionnement démocratique. Le pbm est que la majorité des gens s’en pour ou, pire, s’en foutent. Cette indifférence est, elle, un poison pour la démocratie.[/quote]C’est faux fran, c’est pire: ces technologies sont comme les OGMs, et une majorité de personne aurait beau être contre, on aurait beau les interdire si nécessaire sur la planète entière et lutter contre, ces technologies seront à jamais disponibles aux malfrats, et de la même manière que n’importe qui pourra trouver de l’OGM à pas cher, n’importe qui pourra trouver à pas cher de l’info numérique illégale.

Pas forcément faux ça mais pas très optimiste. Au moins pourra-t-on en limiter l’usage, non?

Il parait même qu’ils yen a qui sont pour !

[quote=“Zaphod”]D’abord, je tiens à préciser que je ne pense pas que les jeunes soient plus bêtes, ou la population stupide. en revanche, je pense qu’ils sont maintenu dans un état d’abrutissement au sens où nous sommes passablement anesthésiés et que nous acceptons des choses qui nous auraient semblés innacceptables il y a peu. Mais chaque
fois les limites de l’insupportable, de l’indigne ou de l’intolérable sont repoussés -en grande partie à cause du sensationnalisme- Nous le savons, mais nous l’acceptons parce que c’est tellement plus confortable ! COmbien d’entre nous, bien que sachant que la télé est à 80% de la merdre ferme son poste, ou va le jeter ?[/quote]Entre nous, entre nous… Mais entre QUI nous ?[quote=“Zaphod”]De même qui va se préoccuper de ta puce espion, si on lui explique que c’est un antivol… qui proteste contre les caméras puisque c’est pour notre sécurité… Sécurité et confort ont un prix celui de la liberté…[/quote]Mes parents, mes pôtes.quote="Zaphod"
il confirme ce que tu dis à savoir que le “niveau” global augmente, même si il faut admettre une érosion des extrêmes : autrement dit on tends vers le formattage que tu redoutes. http://obouba.over-blog.com/article-2920154.html[/quote]Je dis pas que des conneries, alors.[quote=“Zaphod”]Si tu estimes que pouvoir avoir le recul nécessaire pour analyser le monde qui nous entoure est inutile[/quote]Je n’ai absolument pas dit ça. J’ai juste dit que comprendre la situation présente était déjà une préoccupation bien suffisante pour une extrême majorité d’êtres humains, et qu’il etait donc aussi souvent légitime de délaisser le passé, le futur, ce qui est loin, ce qui est petit, etc… Même si c’est un devoir d’humain que d’y penser de temps à autres (et même ça, je ne vois pas quoi reprocher aux gens qui ont décidé de vivre comme des machines).quote="Zaphod"Si tu estimes qu’il est inutile de comprendre et d’analyser l’information dont nous sommes submergés alors pas besoin de français. [/quote]Dis, j’ai le droit aussi de parler mandingue ?quote="Zaphod"
Je n’aime pas la conception de formation utilitariste que je perçois en filigrane dans ce que tu dis. [/quote]Et que tu m’attribue parceque je la nomme ? Cette conception utilitariste du cursus initial n’est en aucun cas mon seul critère pour juger d’une éducation réussie ou non. [quote=“Zaphod”]L’enseignement dois préparer à la vie professionnel cela ne fais pas de doute. Mais je veux croire que sa mission est plus noble, elle doit être un espace privilégié où l’utilitarisme n’a pas pignon sur rue, où est offert aux étudiants les moyens de s’ouvrir et se construire et ce au delà des clivages sociaux etc…(ben ouais quoi !)[/quote]Ca serait incompatible avec une bonne orientation ?[quote=“Zaphod”]Pour ma part, je forme des jeunes issus des couches favorisées qui se destinent à être ingénieurs. Ce sont des gens très intelligents, qui se servent d’outils scientifiques et technologiques très sophistiqués. Il n’empêche qu’ils n’ont aucune culture, par là j’entends aucun outils de raisonnement qui leur permettent d’avoir une vision critique. Ils sont en majorité extrêmement conformistes et peu curieux. [/quote]La culture, c’est la rebellion.[quote=“Zaphod”]Je suis convaincu que ce n’est pas de leur faute (et pas parce qu’il jouent à la playstation), je pense qu’on n’a pas su, pu ou voulu leur donner cet esprit critique. [/quote]Certainement des trois.[quote=“Zaphod”][quote=“mattotop”]Ce n’est pas parceque notre société stagne économicosocialement depuis quarante ans qu’il n’y a pas de plus en plus de pauvres éduqués. Juste, on sait maintenant que l’education n’est plus un ascenceur social.[/quote]Là encore, je ne suis pas vraiment convaincu parce que tu dis sinon comment expliquer cela http://www.croix-rouge.fr/goto/actions/illettrisme/[/quote]Tu donnes un chiffre d’une année, mais ça ne donne en aucun cas l’évolution dans le temps. Par ailleurs, l’illettrisme dont on parle ici est un concept datant de 1984, quand on a découvert que malgré la disparition de l’analphabètisme en france (ce qui est bien une preuve que ça évolue), il y avait ENCORE des gens qui arrivaient à traverser leur scolarité sans savoir lire ni écrire. Depuis, il ne me semble pas qu’on ait sorti des chiffres alarmants quand à l’évolution de l’illetrisme (que je n’ai pas trouvés). [quote=“Zaphod”][quote=“mattotop”][quote=“Zaphod”]Dans le premier cas il est probable que tu ais raison, dans le second cas, j’ai peur que ce ne soit pas tout à fait vrai. J’en veux pour preuve la place de matières telle que l’histoire, la géographie, la philosophie ou le français, qui sont à mon avis les outils indispensables pour la construction de l’identité et de la pensée. [/quote]Ils ont une place qui n’a que peu changé depuis Jules Ferry, à savoir qu’ils sont une composante à hauteur d’en gros un tiers minimum dans toutes les formations amenant au bac. [/quote]
Le ratio que tu annonces me surprend un peu, surtout étant issu d’une filière technique,[/quote]C’est au pif de ce que j’en ai connu (même comme prof en technique)! en technique tu arrives peut être à 50% technique, et 50% classique (sciences+lettres), mais ça m’etonnerais qu’on conçoive des bacs qui descendent en dessous de 50% de culture dedans. Enfin je n’ai pas le nez dedans.[quote=“Zaphod”] mais je ne trouve pas de sources fiables. De même tu considères des quotas globaux, enfin le détail des programmes à son importance.[/quote]Pas tant que ça comme dit fran. L’important est ce qui passe du prof à l’élève comme “méthodes d’entrainement intellectuel” sur tel ou tel sujet. C’est pour ça que même si les concepts de base sont accessibles, n’importe quelle spécialité est dure quand on a pas une forme intellectuelle obtenue grace à une gymnastique intellectuelle spécifique.[quote=“Zaphod”][quote=“mattotop”]Mais pendant ce temps là tout de même, on a connu une explosion des moyens d’accés à la culture. Et la culture, ce n’est pas QUE ce qu’on fournit à l’école, c’est surtout une envie. Je crois que même les gens les plus abrutis aspirent maintenant à la culture (certains l’attendent de pied ferme j’en conviens), et c’est quelquechose de nouveau et planètaire. [/quote]Qu’on se garde bien de me faire dire ce que je n’ai pas dit. Il ne s’agit de donner une culture prêt à l’emploi, mais de donner les clés nécessaires à la compréhension, et c’est à dessein si j’emploie les mots “outils” et “construction”. Il s’agit de semer les graines pas de livrer un produit. Je ne suis pas assez naîf pour ne pas savoir que la culture fais partie de notre évolution personnelle. Je veux bien aussi admettre que l’accès à la culture soit plus facile. Quant à l’aspiration des foules à se cultiver, si la télévision, ou les autres médias d’ailleurs, en sont le reflet, laisse moi en douter un peu… mais j’espère me tromper.[/quote]Mais tu te trompe! ce n’est pas parceque TU méprise ce flot d’information télévisuel qui tu pense ne t’apporte rien qu’il n’apporte pas de culture à d’autres que toi. C’est ce qu’on appelait avant “le service public de la télévision”: élever les esprits.
Super, gràce à ça, on à élevé le niveau moyen de culture du sol au au niveau fesses/bite/couilles
(yo! ça vaut au moins un point de les nuls pour la triplette)[quote=“Zaphod”][quote=“mattotop”]][quote=“Zaphod”]AMA le sujet de ton fil et l’abrutissement des masses ne sont pas dissociés.[/quote]Mais ai je dit le contraire ? Je m’apprètais, et je me suis retenu.[/quote]
fallait pas ![/quote]Ah ben si sinon je t’aurais dit que ce que tu disais n’avait rien à faire avec la discussion et ça n’aurait pas été trés productif.quote="Zaphod"
tu m’as mal compris, je te parles de la banalisation de l’exhibition et du fait qu’une fois ce pas franchis qui se soucie de conserver une sphère privée… [/quote]Ceux qui n’ont aucune envie de devenir exhibitionnistes. Il en reste.[quote=“Zaphod”]pire il peut devenir louche de vouloir la conserver.[/quote]Alors soyons louches.[quote=“Zaphod”][quote=“mattotop”]De son point de vue et de celui du quidam qui prend conscience de la surveillance, le sentiment d’être surveillé renforce l’attitude normative des individus (as tu entendu parler du “surmoi”).[/quote]
mode paternaliste ?[/quote]Non. Le surmoi est joue une fonction d’autorité comme le père, mais le paternalisme (pourquoi le mettre dans ce contexte d’ailleurs) porte une idée de motivation qui va à l’encontre du rôle inhibiteur du surmoi.[quote=“Zaphod”][quote=“mattotop”]J’ai vu récemment sur france 5 un reportage sur le miroir.(…)[/quote]
Ce sont quand même deux choses différentes, d’un côté l’autocensure et de l’autre le regard des autres (=peur du gendarme)[/quote]Non, dans les deux cas, c’est une autocensure, et elle est de même nature: dans les deux cas, c’est l’idée de l’image qu’on donne. Même si avec le sentiment de surveillance il y a EN PLUS une peur du gendarme, mais certains actes “mal vus” mais sans conséquence (roter/pèter) sont évités sans raison.[quote=“Zaphod”]Sur le fond je suis d’accord avec toi, il est très dérangeant de savoir tout ces renseignements sur moi à la disposition de personne de bien précis et pas nécessairement bienveillant. Ce qui m’inquiète encore plus c’est l’anesthésie générale dans laquelle nous évoluons… il y a un bruit de fond permanent (croissance, compétitivité, consommation) qui nous endort et nous maintient dans la conviction que les jeux sont fait et tout nous dépasse.[/quote]C’est encore un autre sujet. [quote=“Zaphod”]Mais allez distribuer des tracts invitant à moins consommer et vous verrez que la machine s’enraye facilement (mais pensez à mettre des baskets)[/quote]Profites en pour dégonfler quelques 4x4, je cours pas assez vite pour avoir ton courage de faire ce genre de blagues militantes.

Effectivement, comme le souligne fran.b beaucoup de ceux qui critiquent l’école (dans les milieux libéraux (de droite) en particulier) oublient qu’ils y ont passé beaucoup de temps, et que s’ils ont acqui un certain savoir et une certaine culture, c’est à l’école !

Et avant la variable de maths, ils ont simplement appris à lire et écrire malgré les mauvaises méthodes pédagogiques des enseignants…

Mattotop :
Je pense que la vision purement utilitariste de l’enseignement (=fournir des produits prêt à l’emploi pour le bon fonctionnement de l’économie) est dangereuse pour l’évolution et la pérénité d’une société. Je ne pense pas que ce soit incompatible avec une formation pragmatique, mais qu’une partie doit aussi être réservée à des matières moins “rentables”.
Avoir les moyens de raisonner au delà des apparences et des lieux communs, pouvoir discerner les relations de causes à effets dans le cas d’un système aussi complexe que la
société n’est pas aussi simple que de les délimiter dans un système mécanique (serait une boite 12 vitesse de Lotus) et même là, ce n’est pas si évident. Cela demande un minimum de bagages initiaux que l’école devrait fournir. Cela permettrait de démasquer les discours populistes ou biaisés comme le souligne franb. Et oui… savoir se rebeller si il le faut

Il est clair que la pédagogie et la mesure du savoir n’est pas une science exacte ne serait-ce que parce que je ne connais aucun critère objectif… En revanche raisonner en ce disant qu’une tête bien faite et mieux qu’une tête bien pleine, la discussion est encore ouverte, et à ma connaissance elle n’est pas prête d’être close. Il y aura toujours une dichotomie entre les deux et si j’en juge les systèmes éducatifs voisins, les points de vue sont très différents. L’Allemagne base son système sur beaucoup de connaissance, et jusqu’à preuve du contraire ça marche (même si les classements de soit disant expert les pointent régulièrement), ça reste un des 3 premiers exportateurs.

Pour en revenir au fil n’y a-t-il pas déjà un nombre impressionnant à l’heure actuelle de moyens de nous suivre géographiquement, d’établir nos profils psychologiques de consommation etc… dont nous sommes pleinement conscients et avec notre acceptation tacite…
C’est en ça que je te disais (provoc’) que le combat était d’arrière garde, même si cette puce en est un avatar particulèrement troublant. Mais finalement facilement neutralisable et sans sacrifice pour l’intéressé (alors qu’une carte bleue…)

Je suis aussi relativement d’accord avec diod. Actuellement ce n’est pas la source d’information qui fait défaut, c’est les moyens efficaces de l’exploiter. Quand je vois les abberations qu’il y a dans certaines administrations… En même temps c’est à double tranchant

Enfin Mattotop, quelle est la parade que tu suggères ? Demander une loi pour que ces puces soient interdites, ou bien grillées définitivement dans le magasin ? :question:

sebiseb : barbaquer les profs c’est trop facile :wink:

[quote=“Zaphod”]Mattotop :
Je pense que la vision purement utilitariste de l’enseignement (=fournir des produits prêt à l’emploi pour le bon fonctionnement de l’économie) est dangereuse pour l’évolution et la pérénité d’une société. Je ne pense pas que ce soit incompatible avec une formation pragmatique, mais qu’une partie doit aussi être réservée à des matières moins “rentables”.[/quote]Mais arrètez d’essayer de me convaincre: je ne sais pas pourquoi vous pensez le contraire, puisque je n’ai donné aucun avis, mais je suis d’accord avec vous. J’éspèrais avoir laissé transparaitre l’idée que je me félicitais qu’aucune filière ne descende en dessous de 50% d’enseignement “classique”, ce qui dis bien dans quel sens je vais.
Mais pour autant, à partir d’un certain age, il ne me semble pas inutile d’éviter de faire perdre trop de temps aux gamins sur des matières pour lesquelles leur faculté d’attention est limitée.
Et si j’y vois un éventuel interet comptable (donc secondaire pour moi comme critère d’évaluation d’une politique), celà ne justifie en aucun cas la logique Medefienne visant à adapter les élèves aux marché: c’est pas parceque (par miracle) on aura transformé des psychologues ou des linguistes en serveurs ou en maçons, ou même transformé un acteur en commercial (quoi que ce soit déjà plus simple) qu’on aura résorbé le chômage, et connaissant les gus, une telle orientation, si elle satisfaisait les patrons de ces secteurs, dévaloriserait immédiatement ces métiers, l’offre de travailleurs augmentant, leur valeur ne pouvant que baisser.
C’est un truc dont on se rappelle assez peu, d’ailleurs: les patrons ont d’autant plus interet à entretenir un taux de chomage élevé (=à ne pas recruter) que plus il y a de chomage dans leur branche, moins leurs travailleurs couteront cher.
Les liberaux ont beau tenter de nous faire croire le contraire, l’interet du capital N’EST PAS l’interet de tous, bien au contraire.[quote=“Zaphod”]Avoir les moyens de raisonner au delà des apparences et des lieux communs, pouvoir discerner les relations de causes à effets dans le cas d’un système aussi complexe que la société n’est pas aussi simple que de les délimiter dans un système mécanique (serait une boite 12 vitesse de Lotus) et même là, ce n’est pas si évident. Cela demande un minimum de bagages initiaux que l’école devrait fournir. Cela permettrait de démasquer les discours populistes ou biaisés comme le souligne franb. Et oui… savoir se rebeller si il le faut
Il est clair que la pédagogie et la mesure du savoir n’est pas une science exacte ne serait-ce que parce que je ne connais aucun critère objectif…[/quote]C’est encore une dérive, mais ce que tu dis me fais penser que l’approche disciplinaire calquée sur les domaines de recherche universitaires (dont on aurait du mal à remettre en cause la typologie) n’est pas forcément la manière la plus adaptée pour faire passer un peu de culture dans la formation.
Je veux dire par là que la pédagogie actuelle, même en filière classique, est axée essentiellement sur l’acquisition d’une technicité et d’une palette réduite de raisonnements de spécialistes de la matière étudiée qui n’est en aucun cas transposable, qu’elle soit professionelle, privée ou publique, dans une vie réelle qui nécessite un minimum de transversalité. Peut être qu’une approche thèmatique (dans l’ordre par exemple: connaissance de son corps, vie en société, les peuples et leur histoire, l’univers et ses merveilles, notre fonctionnement intellectuel personnel, l’insertion et la vie professionnelle, pour finir par la synthése de tout ça si on a le temps, la philosophie=“penser plus pour penser mieux” :wink: ), apporterait une vision un peu plus cohérente sur la marche à suivre pour préparer de futurs jeunes adultes à être lachés dans la nature.
Ca ne veut pas dire que ça changerait forcément les fondamentaux à faire acquerir ni les moments ou on peu les inculquer, mais il me semble que ça permettrait à chaque matière même les plus ingrates ou éloignées de leurs préoccupations de trouver une oreille, au moins convaincue de l’utilité de ce qu’ils apprennent, si ce n’est plus attentive, des élèves.
Et AMA, un peu de motivation pour les élèves, c’est toujours ça de pris.
Alors bien sûr, ça nécessiterait une révolution culturelle pour les profs de collège et lycées qui devraient apprendre le nexialisme, mais est ce un mal ?
Enfin voilà, c’était juste beau, je voulais le décrire.
Il n’y a pas quelqu’un pour transmettre ça à un collectif “désir d’avenir” ? Il parait que c’est participatif, et une idée comme ça ça peut peut être servir à alimenter la guimauve, non ? :mrgreen: [quote=“Zaphod”]En revanche raisonner en ce disant qu’une tête bien faite et mieux qu’une tête bien pleine, la discussion est encore ouverte, et à ma connaissance elle n’est pas prête d’être close. Il y aura toujours une dichotomie entre les deux et si j’en juge les systèmes éducatifs voisins, les points de vue sont très différents.[/quote]Cette dichotomie n’a pas de sens, la connaissance “statique” (un bon lexique) est nécessaire au développement de la connaissance “dynamique” (=un langage élaboré) et inversement, c’est cette connaissance infèrée, élaborée, permet d’acquerir et d’organiser d’autant plus efficacement de la connaissance factuelle. Les deux méthodes d’acquisition de savoir doivent être considèrées chacune à leur rythme en complément l’une de l’autre pour optimiser l’acumulation de savoir… Si l’on pense que c’est un préalable à l’illumination.[quote=“Zaphod”]L’Allemagne base son système sur beaucoup de connaissance, et jusqu’à preuve du contraire ça marche (même si les classements de soit disant expert les pointent régulièrement), ça reste un des 3 premiers exportateurs.[/quote]De quoi ? de cerveaux ? J’ai le chauvinisme de croire que les cerveaux les plus intelligents, c’est ceux qui restent en france, pas ceux qui partent.[quote=“Zaphod”]Pour en revenir au fil n’y a-t-il pas déjà un nombre impressionnant à l’heure actuelle de moyens de nous suivre géographiquement, d’établir nos profils psychologiques de consommation etc… dont nous sommes pleinement conscients et avec notre acceptation tacite…
C’est en ça que je te disais (provoc’) que le combat était d’arrière garde, même si cette puce en est un avatar particulèrement troublant. Mais finalement facilement neutralisable et sans sacrifice pour l’intéressé (alors qu’une carte bleue…)[/quote]Tu n’as toujours pas compris ce que je disais. Oui, on sait qu’on est tracés par la carte de cantine, la carte bleue, le portable (damné portable) et bien d’autres logs presents dans des dispositifs qu’on peut encore croire inviolables, mais la multiplication et la généralisation de ces traces (on paye encore en carte bleue, mais tu ne pense pas que dans vingt ans, on paiera le métro rien qu’en passant sous les portiques ce qui ouvrira les portes devant toi ? Ou des vendeurs d’une chaine qui viendront te dire ou se trouve ton rayon préfèré dans leur magasin parceque tu as tes habitudes de conso à l’autre bout de la planète ?
Ce sentiment qui va croissant de la densification de ces points de surveillance et de leur démocratisation va forcément travailler les esprits. [quote=“Zaphod”]Je suis aussi relativement d’accord avec diod. Actuellement ce n’est pas la source d’information qui fait défaut, c’est les moyens efficaces de l’exploiter. Quand je vois les abberations qu’il y a dans certaines administrations… En même temps c’est à double tranchant[/quote]Pour abonder, il y a maintenant effectivement un problême d’organisation et de surabondance de l’information. Avant la chutte du mur, le KGB stockait chaque année plusieurs années d’archives à traiter. Autant dire que l’essentiel était noyé dans le détail. Mais de nos jours, on fait de trés bon logiciels de datamining, et quand l’information est présente, il y a des moyens de la trouver.[quote=“Zaphod”]Enfin Mattotop, quelle est la parade que tu suggères ? Demander une loi pour que ces puces soient interdites, ou bien grillées définitivement dans le magasin ? :question: [/quote]Si le plan A n’est pas possible, le plan B, et si je suis comme d’habitude trop flemmard pour les faire pèter moi même, dire aux autres de le faire…

[quote=“mattotop”]les patrons ont d’autant plus interet à entretenir un taux de chomage élevé (=à ne pas recruter) que plus il y a de chomage dans leur branche, moins leurs travailleurs couteront cher.
Les liberaux ont beau tenter de nous faire croire le contraire, l’interet du capital N’EST PAS l’interet de tous, bien au contraire.[/quote]

tout est dit…
et on peut rajouter que ce ne sont pas seulement “les patrons” qui sont en cause, mais tous les “possédants”…
la lutte des classes, vieille histoire…
et pourtant dans ce fil, vous ne parlez que de ça…

suis trop vieux, place aux jeunes :smt003

va savoir :laughing:

"le meilleur gouvernement possible serait une dictature tempérée par l’assassinat"
je sais plus qui a dit ça, sans doute un anar ?
mais ça fait rêver non?

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pas de citoyens sans esprit critique…

vrai et faux, depuis Rousseau en passant par Saint Simon les humanistes sont persuadé que la solution aux maux de l’humanité c’est l’ instruction, d’ ou la mention “égalité” sur nos mairies, ce n’est malheureusement pas aussi simple, l’histoire depuis 1789 nous le démontre tous les jours!

[quote=“fran.b”][quote=“mattotop”]quote="fran.b"Par exemple sur le pbm précis énoncé par Mat, tout peut être fait si une majorité de gens y sont hostiles. C’est donc un fonctionnement démocratique. Le pbm est que la majorité des gens s’en pour ou, pire, s’en foutent. Cette indifférence est, elle, un poison pour la démocratie.[/quote]C’est faux fran, c’est pire: ces technologies sont comme les OGMs, et une majorité de personne aurait beau être contre, on aurait beau les interdire si nécessaire sur la planète entière et lutter contre, ces technologies seront à jamais disponibles aux malfrats, et de la même manière que n’importe qui pourra trouver de l’OGM à pas cher, n’importe qui pourra trouver à pas cher de l’info numérique illégale.[/quote]Pas forcément faux ça mais pas très optimiste. Au moins pourra-t-on en limiter l’usage, non?[/quote]Pour les OGM, on ne parle même plus de mais exempt de contamination, mais du taux en dessous duquel un maïs a le droit de se dire “sans OGM”. Pour le reste de la production alimentaire, si ce n’est pas déjà fait, ça ne tardera pas.
En revenant à la protection contre le suivi éléctronique sera peut être à peu prés à notre portée à nous, techniciens, et nos outils évolueront avec la technologie ,mais ça restera hors de portée pour la grande majorité des gens…

[quote=“mattotop”]C’est un truc dont on se rappelle assez peu, d’ailleurs: les patrons ont d’autant plus interet à entretenir un taux de chomage élevé (=à ne pas recruter) que plus il y a de chomage dans leur branche, moins leurs travailleurs couteront cher.
Les liberaux ont beau tenter de nous faire croire le contraire, l’interet du capital N’EST PAS l’interet de tous, bien au contraire.[/quote]
Ho ! shocking ! :open_mouth:

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Je ne suis pas convaincu que la majorité soit bien consciente de l’ampleur du phénomène. :question:

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J’ajouterais que chercher l’information, l’assimiler, l’examiner avec un un regard critique est un effort et un investissement non négligeable. Moi le premier en rentrant du boulot je m’occupe de ma famille, je travaille mon instrument, je bricole sur mon PC… et je ne vais pas me lancer dans des enquêtes :blush: (en bonne grosse feignasse)
La télé reste donc le média privilégié avec ces infos prédigérées et prêtes à l’emploi ce qui en fait son intérêt (si,si) mais aussi son danger (infos déformées, partisanes etc…). Malheureusement c’est devenu essentiellement un outil commercial avec un niveau braguette (ça n’a pas toujours été le cas). Reste internet mine d’information certes, mais qui exige de la circonspection chacun pouvant dire tout et n’importe quoi.
Alors trop d’information tue l’information ? Ajouté au sentiment généralisé que les pb ne se jouent plus au niveau national mais international (le décalage (?) et l’arrivisme de la classe politique combiné avec les multinationales, les fonds de pension, les délocalisations bref le message lancinant et culpabilsant de l’ultra-libéralisme*) et tu obtiens un cocktail guère motivant non ?

Plus grave encore je trouve : avec le tout financier, l’aspect concret et tangible du bien matériel s’estompe, la valeur du travail est mise au rencard. Que reste-t-il au citoyen moyen si on lui retire la dignité du travail ?

pour en revenir au fil : pourquoi ne pas informer les gens (une page internet avec des liens bien choisi) et un courrier à nos braves élus concernant les pupuces (vu l’aspect assez consensuel ça devrait plaire à un député : c’est porteur, et pas casse-gueule (on ne parle pas d’emploi d’économie ou d’OGM) et puis si ça ne sert qu’à payer le métro…)

(*) : es-tu aller consommer aujourd’hui ? Participes-tu à la consommation des ménages ? houla, mais ta croissance n’est pas à deux chiffres ? A cause de toi le chômage augmente ! Et en plus tu veux une retraite ?

c’est quoi la dignité du travail ?

Marrant après avoir écrit ça j’étais sûr que tu réagirais
http://rabelais.blog.lemonde.fr/2005/03/16/2005_03_la_dignit_du_tr/ par exemple
et d’après toi ???
PS : ne pas en conclure a contrario que celui qui ne travaille pas n’est pas digne :unamused:

damned! I’m devoiled! :laughing:

je n’ai rien contre Emmaüs (à priori), mais ton article de référence n’est pas terrible (ça sent trop la “charité chrétienne” à mon goût…)
et ce genre de discours :
"La valeur travail est essentielle à Emmaus ,le compagnon retrouve vite son essence d’être humain qui est de participer à une collectivité productrice de liens et de richesses . "

la valeur travail? c’est pas une valeur pour moi!
le travail c’est plutôt l’aliénation, je trouve…
retrouver son “essence humaine” ? beurkkkkkkkk!

d’après moi le travail n’ a rien à voir avec la dignité, on peut être un clochard, très digne…
j’ai travaillé dans une maison de chômeurs et après bien des débats… nous en sommes arrivés à la conclusion que les chômeurs n’ont pas besoin de “travail”, ils ont besoin d’ argent pour bouffer, eux et leurs familles et d’activité, comme tout être humain! ce n’est pas la même chose que d’ aller à la “chaine” tout les matins, ce qui est encore le cas de beaucoup de gens, il n’y a rien de gratifiant la dedans… et en plus bien qu’ayant un “travail” on a dans ce pays des gens qui ne peuvent pas se loger… dignité, tu dis ???

c’ est malheureusement le cas, pour le chômeur lui même, son entourage, le reste du monde… faut être costaud pour résister…

L’un parle du travail en tant qu’activité, l’autre du travail en tant que moyen de subsistance [de l’importance de savoir de quoi on parle, quoi que tu en dises diod]. Effectivement ça n’a rien à voir. Etre actif et se sentir utile est quelque chose d’insdispensable et peut être non lié au travail en tant que moyen de subsistance, celui ci peut être même particulièrement dégradant voire humiliant.

Je dirais complètement comme diod. Il n’y a pas de dignité dans le labeur (pour le distinguer de l’activité et bien marquer la connotation que je lui donne). Mais c’est d’autant plus vrai que la dignité est un concept qui n’a qu’un sens trés lointain pour moi. On chie tous tous les jours, et on crève tous d’une manière glauque, quoi qu’il arrive. Parler de dignité, c’est donner valeur à une image à tenir effectivement trés liée pour moi à une forme de “bien pensance chretienne”. Pour ce qui est du labeur, sa persistance à notre époque est un signe que l’essentiel des inégalités n’est pas réduit.

Allons bon me v’là chrétien bien pensant maintenant. :unamused:
Quand j’ai un pb, que je trime dessus et que je le résouds, je suis fier de mon travail. Que ce soit pour mon travail officiel, ou sur ma bécane et je ne me sens pas aliéné pour autant.
Ceci étant un travail peut être aliénant, mais je ne pense pas que ce soit intrinsèque au travail, mais plutôt à sa systèmatisation…
Alors mettons plutôt que dignité, fierté de ce qu’on peut créer, résoudre, bref maîtriser quelque chose.
D’ailleurs allez parler à des cheminots. Malgré des conditions pas enviables, quand ils parlent de la SNCF, ben ils sont fiers de l’entreprise, même si ils revendiquent des améliorations complètement compréhensibles.
Bon maintenant me faites pas dire ce que j’ai pas dit, je suis pas sûr qu’un bourreau soit très fier de sont boulot :wink:

Détrompes toi: dans la tradition du bourreau, réussir une execution consistait à tuer aussi vite que possible (ou désiré, quand l’execution avait été demandée lente et douloureuse) et le plus proprement possible. Il y avait une conscience professionnelle derrière la hache, la roue ou le garrot qui n’existent plus avec la seringue hypodermique. Tout fout le camp.
Pour ce qui est de la fierté de se réaliser, c’est indépendant de l’activité dans laquelle tu t’investit, et le “travail”, au sens “la tâche que tu as décidé de pratiquer pour gagner ta pitance”, même s’il apporte indéniablement parfois ce genre de satisfaction, est pour la majorité des gens un des derniers endroits pour se satisfaire de cette manière.
Avoir une activité reconnaissable pour les autres est nécessaire tant pour l’equilibre interieur pour celui qui a le sentiment de créer dans son activité, que pour obtenir un statut social, et ne pas rester dans l’anonymat de ceux qui ne font rien d’interressant.
Mais croire que fournir un boulot sous payé aux inactifs va leur donner équilibre interieur et statut social est un leurre. Ca ne leur fournit même souvent plus le minimum vital. Pour beaucoup, les boulots abrutissants et dévalorisant qu’ils sont obligés d’accepter pour survivre ne font que les ecraser plus dans leur renoncement et leur bouffer le temps qu’ils pourraient investir dans une activité visant à changer leur condition. Ce dont ont besoin ces délaissés de notre société, ce n’est pas de travail, c’est effectivement d’une activité et d’un statut social, mais pour obtenir celà dans de bonnes conditions, d’abord d’un revenu de subsistance leur permettant de se sentir un peu “normaux et intègrés” INDEPENDAMENT de pratiquer une activité productive.

J’ajouterais que le matraquage permanent sur la “valeur travail” permet de pousser les travailleurs à fournir sans remerciement autre que “l’amour du travail bien fait” un peu plus de boulot à leurs patrons en raison d’une supposée conscience professionnelle, et d’augmenter l’envie des chomeurs de travailler, permettant de négocier toujours plus à la baisse les conditions de travail.