Gestion d'une entreprise et bon sens

Bonjour tout le monde,

Etant actuellement en maths spé, je porte sur le monde du travail un regard plutôt innocent, et surtout très novice. Mais de ce que j’en vois (superficiellement), ça n’a pas l’air très beau.
Depuis le jour où j’ai découvert quelques détails sur la gestion d’une entreprise, et surtout des employés, j’ai voulu être chef d’entreprise, histoire de montrer qu’on pouvait réussir grâce à la “méthode Dilbert” (un auteur de BD, pour ceux qui connaissent). En gros, diriger avec du bon sens, dans le respect de la vie privée des employés, et tout et tout. Mais je me doute que si la plupart des entreprises ne sont pas dirigées de cette manière, il doit y avoir une raison. Raison que j’ignore, bien sûr. Imaginez-vous une entreprise qui laisse partir ses employés à 18h, qui évite d’embarraser les conducteurs machine avec des paperasses inutiles (ou du moins, qui me paraissent inutiles) à la moindre petite panne, avec des systèmes de récompenses équitables, bref, l’entreprise que tout employé peut juger “idéale”. Pensez-vous qu’une telle entreprise soit viable ? Qu’elle soit compétitive ?

J’ai pensé que ce genre de problèmes venait des actionnaires, qui demande sans cesse des comptes au chef d’entreprise, qui soit, lui-même, en demander aux “niveaux d’en-dessous”, et ce, jusqu’au moindre technicien de surface embauché en CDD. S’affranchir du poids des actionnaires est-il une bonne stratégie ?

Ma vision des choses est sûrement beaucoup trop simpliste. Ne vous gênez donc pas pour me parler des choses incontournables, et pas forcément agréables à savoir. J’ai l’intention de faire une bonne entreprise. Alors si ce n’est pas possible, autant que je sois au courant tout de suite :stuck_out_tongue:

Merci d’avance pour vos réponses :wink:
Duna

EDIT : Petite précision qui peut être utile : j’avais l’intention de créer une entreprise (et non pas en reprendre une existante) de gestion des réseaux dans les entreprises (et éventuellement chez les particuliers). Avec peut-être, plus tard, une dérive vers la sécurité réseau pure et dure. Je sais que c’est un domaine dans lequel il vaut mieux être imposant pour se faire une place, mais la motivation y est :smiley: (et la compétence y est presque, elle aussi, mais il me reste 3 ans pour peaufiner le tout :p)

Salut,

Je vais te répondre mais je sais d’avance que je vais me faire lyncher par tout le monde.

J’ai créé mon entreprise il y a 6 ans, rien à voir avec l’informatique, je construit des machines de conditionnement…enfin pour l’instant.
J’ai fait le même genre d’études que toi : taupe + école d’ingé.
J’ai eu des expériences dans l’informatique et dans l’industrie : des grosses boîtes du cac40 et des PME.

En 6 ans de fonctionnement la seule chose que je retiens de la gestion de ma boîte : faire du cash, un maximum de cash, toujours du cash et encore plus de cash.
Tu penses déjà aux produits que tu vas vendre, à ton comportement avec tes salariés ?
Mauvaise pioche : vends quelque chose, fais du commerce, monte toi un réseau, fais toi connaître, gagne de la crédibilité (à 25 piges ça prend du temps).

Prends déjà de la commande et quand tu en auras de trop embauche.
Dans tous les cas quand tu as des salariés tu as des soucis avec. Le monde n’est pas rose et tu ne pourras pas t’entendre avec tout le monde, ça coincera toujours avec quelqu’un. Même si vous êtes honnêtes et respectueux des deux côtés. Ce n’est pas une période d’essai de 2 mois qui te permet de préjuger de ta relation avec un tiers, surtout dans les coups durs.
Dans tous les cas ça sera toi le chef (juste après le banquier) et ta manière de gérer ta boutique sera le reflet de ta personnalité.
Juste une remarque : le patron “copain” c’est clair que c’est sympa, j’ai eu des patrons qui étaient vraiment des chics types, mais ils faisaient toujours passer l’oseille avant tout le reste.

Je me doute bien que ça fonctionne de cette manière, (chose que je trouve bien déplorable, et qui s’éloigne de ma vision naïve d’un monde parfait) puisque toutes les entreprises adoptent cette méthode. Je comprends aussi que cette méthode fonctionne, du moins du point de vue du patron.
Mais le fait de ne pas faire passer l’argent avant le reste est-il fatal ?

Je n’ai encore jamais travaillé (dans le vrai monde du travail je parle :stuck_out_tongue:), mais ça me paraît évident : du moment qu’il y a de la concurrence tu dois être compétitif, donc marketing agressif et course à la thune, non ?

J’aimerais tant avoir des arguments solides pour te lyncher (dans un monde idéal, peut-être)… Mais malheureusement je pense que c’est la triste réalité : le fric prend au final toujours le pas sur le reste.

Je l’ai suffisamment constaté en tant que salarié, et mes expériences à mon compte (une fois ratée il y a quelques années, et je suis en train d’essayer quelque chose à nouveau) vont également dans ce sens.

Si tu veux être concurrentiel, il faut réduire les coûts. Dans l’état actuel des choses si l’argent ne passe pas avant le reste alors ta boîte coule (à moins d’être dans une niche très juteuse avec quasiment aucune concurrence).

A vous entendre, heureusement que Debian n’est pas une entreprise…

C’est triste… :cry:
Mais faire passer l’argent avant tout n’empêche tout de même pas d’avoir un minimum de bon sens. Par exemple : l’entreprise dans laquelle bosse mon père oblige les ouvriers à remplir tout un tas de paperasse lorsqu’une machine tombe en panne. Une fois ces formalités achevées, un cadre vient constater, juge de la gravité du problème, les supérieurs font une réunion, lancent un appel d’offre, refont une réunion, sous-traitent pour … resserrer le boulon qui s’était fait la malle sur la machine -_-" (c’est à peine caricaturé). Si l’ouvrier voit que le boulon se balade, pourquoi ne pas le laisser le remettre en place de lui-même ? C’est quand même le gars le mieux placé pour ce genre de constatation et d’opération. Et quel gain de temps ! (et donc d’argent…)
Parfois, je me demande si c’est vraiment une bonne idée que je me lance là dedans, sachant qu’avec mes idéaux, je ne correspond pas du tout aux profils classiques, et qu’une entreprise que je juge idéale n’a pas du tout sa place dans le marché actuel (si j’en crois vos propos).

Mais j’ai quand même du mal à croire que toutes les entreprises soient aussi pourries. Pour ne citer que les plus connues, j’imagine mal Google ou Mozilla (voire même Microsoft) surexploiter leurs employés. Il suffit de voir les photos du siège de Google sur Google Earth :stuck_out_tongue: (même si certainement embellies…) Quoique, la comparaison est sûrement mauvaise, puisque leur place en ce monde est faite.

Pourtant, d’après ce que me raconte mon grand-père, les entreprises n’ont pas toujours été si corrompues. Les gala de fin d’année pour les meilleurs employés étaient apparemment l’objet de grandes convoitises.

EDIT : Effectivement, heureusement que Debian n’est pas une entreprise. De même pour la plupart des logiciels et OS Open Source.

Je dérive un (tout petit) peu…

lsam tu abordes un point intéressant : quid des entreprises qui construisent leur modèle économique autour de l’open source ? Je pense bien évidemment à Red Hat, Novell, IBM et consorts (Canonical est un peu à part grâce à Mark Shuttleworth, mais pourtant le but avoué sur le long terme reste de faire du fric ou tout au moins de dépasser le seuil de rentabilité).

Mon point de vue à ce sujet c’est que même si ça part d’une bonne intention, les réalités restent les mêmes. Ils ne participent pas aux projets FLOSS uniquement pour les beaux yeux de la communauté, ça reste un investissement comme un autre pour soutenir l’entreprise sur le long terme.
En ce qui concerne la partie “vitale” de ces entreprises (ce qui fait rentrer l’argent : la vente de services) je doute que ça soit très différent d’une entreprise traditionnelle.

Ce n’est donc pas, à mon sens, incompatible avec ce qu’antalgeek ou moi-même disions, car ça ne porte pas réellement sur l’organisation interne mais simplement sur la façon dont est conduit le business (qui reste, j’insiste, un business).

J’espère de tout mon cœur me tromper, mais je n’ai malheureusement plus beaucoup d’illusions à ce sujet…

Les relations patrons/salariés sont à mon avis parmis les relations les moins saines qui peuvent exister entre deux êtres humains.

Pour y couper, je ne vois que la solution d’être son propre patron
et celui de personne d’autre.

edit : autrement dit “l’entreprise à taille humaine” par excellence.

Duna > La paperasse c’est pas marrant, mais si l’ouvrier resserre mal le boulon (ou même s’il le ressere bien à la limite) et que la machine explose. Sans paperasse, c’est lui qui trinque. Avec paperasse, il y a toute la lourde chaîne hiérarchique décisionnaire qui accuse le coup.

Et malheureusement, pour changer ça, il faudrait changer toute la société. Rooh, plus ça va, moins je me vois chef d’entreprise. Et plus ça va, plus j’ai envie de coloniser une planète éloignée et de refaire une société à ma sauce :stuck_out_tongue:

Si t’as de la place tu me fais signe. :mrgreen:

En attendant, j’essaye d’appliquer la suggestion d’eol, c’est toujours ça de pris. Si ce coup-ci je me plante pas… :unamused:

Mais il doit bien exister un moyen de lutter contre cette société de m***, non ? Je n’ai pas envie de participer à ce jeu débile : soit je suis patron, et je contribue à cette société immonde, soit je suis employé et je subis. La possibilité de travailler à mon compte ne me réjouis que moyennement, car je reste convaincu que le meilleur moyen d’avancer est de collaborer. (J’allais ajouter une précision sur le point Godwin …)
J’ai (presque) tout l’avenir devant moi, et je refuse que le plaisir que j’ai actuellement au travail soit gâché par un mécanisme moisi ! Je suis prêt à bosser comme un nègre s’il le faut, mais pas pour du vent, ni pour de l’argent (quoique, un minimum pour vivre, tout de même :p), et encore moins pour le malheur des autres (et du mien, au passage). Alors si vous avez une idée quelconque sur un éventuel moyen de ne pas tomber à mon tour dans cette infâmie, je suis preneur. On peut tout de même allier travail et plaisir, non ?

Bon, je me suis légèrement emporté, et je vais de ce pas me coucher. Bonne nuit à tous, et faites de beaux rêves :wink:

This is the end, Beautiful friend
This is the end, My only friend, the end
It hurts to set you free
But you’ll never follow me
The end of laughter and soft lies
The end of nights we tried to die
This is the end

[quote=“Junichirô”]
This is the end, Beautiful friend
This is the end, My only friend, the end
It hurts to set you free
But you’ll never follow me
The end of laughter and soft lies
The end of nights we tried to die
This is the end[/quote]
Marrant: J’écoutais ça à l’instant ( B.O d’apocalypse now )


Moi je viens de l’écouter en version live dans le double album "The Doors in Concert"pendant que je préparai du Tamaryokucha dans mon nouveau kyusu.

Une des caractéristiques du contrat de travail étant le lien de subordination, je ne vois pas comment on peut inverser cela sauf à créer une coopérative ouvrière. Le fait de s’en débarrasser en devenant patron ne change pas grand chose sinon de passer d’exploité à exploiteur.

Personnellement j’ai prévu de procéder comme suit…

Je ne peux bien entendu pas répondre systématiquement à l’ensemble des demandes des clients (que ça soit par manque de compétences ou de temps), il va donc falloir que je fasse appel de temps en temps à des prestataires tiers.

Je ne ressens pas ma relation avec mes clients comme du employeur/employé mais bel et bien du client/fournisseur, je m’attends donc à ce qu’il en soit de même avec les prestataires auxquels je ferai appel. Et je compte bien privilégier, dans la mesure du possible, des indépendants qui en ont bien besoin plutôt qu’une entreprise dont les bénéfices ne sont quasiment jamais répartis en fonction du travail effectivement fourni.

Le but à terme est de tisser un réseau composé de compétences complémentaires avec tout de même un peu de redondance (y compris des concurrents directs à mon activité), idéalement pour pouvoir répartir la charge de travail de manière relativement équilibrée : ne jamais dire non à un client, quitte à le rediriger vers un « partenaire » directement concurrent qui fera de même de son côté lorsque le cas se présentera.

Seul point faible de ma démarche : je n’ai pas encore eu l’occasion de la tester en pratique, vu que ça démarre tout juste et que c’est assez calme pour le moment. Mais je crois que ça peut fonctionner. :unamused:

Et si je ne crois pas celle-là tu m’en racontes une autre !
Explique-moi en quoi la relation client/fournisseur est plus saine que la relation employeur/employé.
Le client te tiens par le fric, s’il ne veut pas te payer il ne te paye pas, s’il veut te faire courir après la lune comme un crétin, tu coures, s’il se montre discourtois (ho ! le méchant!) toi tu restes courtois. Et à la fin tu le remercies et tu en redemandes.
L’employeur a l’obligation de payer ses salariés et leurs charges sociales, ceux-ci sont couverts par le droit du travail.

Ah oui c’est vrai je suis un gentil je fais travailler des indépendants, encore mieux des auto-entrepreneurs ! Trop de la balle un esclave pas cher !

Je commence à comprendre tous ces gens qui ont écrit des bouquins décrivant un monde meilleur. Mais Ricardo a malheureusement raison lorsqu’il écrit sa signature.

Mais quelles études faut-il donc faire pour être maître du monde ??

[quote=“Dunatotatos”]pour être maître du monde ??[/quote] :open_mouth:
? ? ? ?
Autiste ? Poête maudit ? Alcoolique chronique ? Psychotique extatique ?? [size=85]Nicolas Sar[/size][size=50]kozy ??[/size] :smt003
[ Edit = Ou alors simplement écrire un bouquin …