Ils sont connus depuis très longtemps, et comme beaucoup de traitements, nécessitent quelques précautions: contre-indications (surtout cardiologiques) et interactions avec d’autres substances, médicamenteuses ou pas.
En gros, faire un ECG (Électrocardiogramme), geste non traumatisant et connaître d’éventuels antécédents, et prendre le temps de connaître aussi les traitements médicaux et autres habitudes (huiles essentielles, plantes etc.) devrait suffire à éviter ou fortement limiter les risques.
Je ne sais pas dans tout ce bruit si le traitement marseillais a une efficacité. Seule des études honnêtes et contrôlées, observations et études de cohortes pourraient y répondre. Mais si elles deviennent l’enjeu (de cons) entre des pro et des anti Raoult, elles sont d’emblée biaisées.
En outre, comme je l’ai dit ci dessus, ceux qui ont le plus de moyens pour faire de telles études, coûteuses, ne sont pas intéressés.
J’ignore, je l’avoue, si de telles études sont sérieusement en cours, à l’exception des équipes marseillaises.
J’attends que la revue «Prescrire» m’ en informe.
Enfin, le besoin de connaître et développer des traitements, préventifs et curatifs, est évident. La question économique au premier plan des responsables politiques est très mal posée: l’indigence progressive du système de santé français est planifiée depuis au moins 30 ans, principalement par le numerus clausus programmé dés la fin des années 1970 et par la politique d’économie libérale appliquée au service publique, surtout hospitalier, et toujours soutenue.
Si on confine drastiquement, c’est seulement quand l’hôpital (des soignants et des malades) sont à genou! ou plutôt, moribond, car à genou il l’est depuis déjà 10 ou 15 ans!
Alors c’est très bien d’avoir acheté des appareils respiratoires, de l’oxygène et sous-formé à la va vite des «réanimateurs», au dépens de tous les autres malades déjà confrontés à des hôpitaux sous tension avant la pandémie (expériences douloureuses personnelles depuis 10 ans de cancer opérés avec 3 à 6 mois de retard, y compris à Paris où la densité médicale était 10 à 20 fois supérieure à la moyenne nationale ou à certaines régions, alors que la réactivité est la base de la chance de guérison.)
Mais il n’est pourtant toujours pas question de changer cette logique économique en logique de soin.
Les questions politiques actuelles sont lourdement grévées par cette représentation de l’ hôpital comme un entreprise qui doit gagner de l’argent (et donc creuser le trou de l’assurance maladie!), par des règles qui dans le même temps siphonnent la sécu pour nourrir des fonds de pensions via des chaînes de cliniques, d’ epad etc., qui ne sont pas sujettes aux mêmes obligations des soins peu rentables ou autrement inintéressants. Mais je ne jette pas la pierre aux confrères qui exigent des moyens de soin parfois meilleurs.
Le résultat est une gestion hospitalière «à flux tendu», une impréparation à recevoir un évènement de masse.
Puisqu’ici on peut regarder la réalité, je n’ose pas imaginer le prochain Tchernobyl, dont la France est en tête des prochains candidats, vu sa densité en centrales, leur vieillissement excessif, risqué, et surtout le perte du savoir concret de la première génération de ceux qui les ont conçus, construites, entretenues et gérées, aujourd’hui tous à la retraite. Le contexte de gouvernance et de sous-traitance ne rassure pas non plus. Non, ça n’es pas hors sujet: il s’agit toujours de politique de santé, et du rôle attendu d’un état démocratique: la protection de sa population.
La sécurité de l’état, ça n’est pas d’envoyer des policiers contre les gilets jaunes, c’est plutôt de faire en sorte que la justice sociale ne fournisse pas de trop bons arguments aussi bien aux «gilets-jaunes» uni autour d’un «apolitisme» infantile qu’ aux électeurs du clan Lepen.
Pour le procureur ça n’est en rien une preuve
La question de l’indépendance de la justice vis-à-vis de l’exécutif est bien dans cette fonction de «filtre» d’un procureur dépendant non des juges mais des politiques.
Les méfiances sont ainsi légitimement nourries, tout comme les abus de pouvoir des Big Pharma, de certains groupes de policiers, ou de réseaux politiques quasi-mafieux alimentent toutes les méfiances et les complotismes, tout comme un seul mensonge suffit à faire perdre toute crédibilité.
Quand on a pu voir, comme le vieux que je suis, ce que sa directrice observait il y a quelques années, chez la prétendue élite de l’ ENA, que les dernières générations étaient dépourvus d’esprit critique et d’engagement personnel («d’esprit d’initiative»), on voit par là comment la réalité échappe de plus en plus.
Les exemples comme Trump et ses fake-news, Bojo et sa post-vérité etc. ne sont pas des anomalies, mais au contraire des personnages symptomatiques d’un mal ancien, la dictature, qui revient dans des formes nouvelles, de moins en moins masquées, de plus en plus violentes.
Trump, comme ses électeurs, n’est pas un menteur, car un menteur s’intéresse à la vérité, même pour la combattre. Boris Johnson s’appui plus clairement sur le même mouvement, qui tue la vérité «de face», avec le terme de post-vérité.
Pour en revenir à la Science, qui n’a pas d’autre visée que de découvrir des vérités, elle est attaquée
d’une part par le statut scientifique de certains, qui n’est pas suffisant, ni la preuve scientifique de sa science, mais également un statut de pouvoir,
d’autre part par cette négation de la vérité, banalisée depuis toujours par des formules telles que «à chacun sa vérité», que j’ai même entendu dans la bouche d’un ami qui a pourtant une exigence rationnelle et une carrière professionnelle dans un milieu scientifique très multidisciplinaire.
Que devient une démocratie sans les vertues démocratiques ?
Qu’est-ce qu’une république (res publica) si la défense du bien commun passe avant les intérêts personnels ou catégoriels ?