La rigueur

L’un n’empêche pas l’autre, je suis assez d’accord de privilégier et de pousser les étudiants vers les voies ouvrant la route à un travail. Mais réduire la faculté à ce seul rôle est la fin à terme de pas mal de disciplines en adoptant le point de vue pûrement utilitaire du MEDEF d’autre part. En clair matt, je suis de ton point de vue, mais je ne veux pas qu’on ne réduise la fac qu’à ce rôle.

Lucci: Le problème de la sélection est plus compliqué, car sur quoi vas tu la faire? Et quand? Je ne partage pas ton mépris des élèves qui bossent comme des brutes en réussissant moyennement: une élève qui minorait tous mes devoirs l’année dernière et travaillait beaucoup intègre Centrale Marseille, son seul problème est une lenteur d’acquisition mais l’acquis est mega solide et elle sera à mon avis beaucoup plus fiable en tant qu’ingénieur que d’autres élèves plus brillants tout simplement car elle a une capacité de rigueur et d’analyse particulièrement importante.

[quote=“Lucci”]Ça mérite explications. SI tu lis chacun de mes posts tu t’apercevras que je suis bien loin de ce que l’on peut entendre (à gauche comme à droite). Oui je suis pour la sélection, pour une simple raison, si ce n’est pas la fac c’est le marché qui s’en chargera. Une sélection sur les capacités mais pas par l’argent comme on le voit en ce moment. Nous n’avons pas tous les mêmes capacités, c’est un fait pas la peine d’être Sakoziste pour l’admettre.
Après lorsque j’étais chargé de TD, j’étais triste de voir des jeunes gens géniaux dans notre discipline mais qui rataient leurs études à cause du travail à Flunch. D’un autre coté, d’autres qui n’avaient pas de soucis financiers, étaient absolument médiocres mais compensaient en travaillant jour et nuit. Seront il bon dans ce secteur? Non je peux te l’assurer.
La fac ce n’est pas là pour former à un travail? C’est ce que je pensais lorsque j’étais étudiant. Après 8 mois de chômage et un boulot que j’ai décroché grâce à des stages obligatoires que je ne voulais pas faire, j’ai changé d’avis![/quote]
D’un coté tu dis qu’il faut se former a ce qui nous plaît de l’autre tu affirme que de toute manière ce qu’il faut c’est juste avoir un boulot à la fin.

Pour pallier le “problème” d’orientation dont tu parle soit tu essaie de modifier la sélection (c’est ce que tu semble vouloir) soit tu améliore l’orientation. Pour moi cette seconde solution est non seulement plus logique mais aussi plus efficace. Parce que celui qui sait pas trop où aller si simplement tu augmente le niveau d’un peu toute les filières, il va juste se planter comme il faut. D’un autre coté je suis totalement d’accord avec la non sélection par l’argent ce sont deux problèmes distincts.

Pour ce qui est du LMD sortit d’un IUT (qui est considéré souvent comme l’un des problèmes du LMD) j’ai peut entrer en licence “classique”, j’ai un camarade qui est en licence pro, d’autre de ma promo sont en école d’ingénieur, j’ai un ami qui cherche un boulot (je sais pas s’il a trouvé) et j’ai mon meilleur ami qui va en Angleterre poursuivre ses études (vers un bac+5) sans perdre d’années (l’IUT propose aussi des licences et licences pro à l’étranger).
Tout ça est facilité et normalisé par le LMD. La semestrialisation pose des problèmes en cas d’échec partiels aux examens, mais je pense qu’il faut revoir la manière de faire pas la supprimer.

Certes…

[quote=“fran.b”]
car sur quoi vas tu la faire? [/quote]
Ce n’est pas à moi d’en décider. Pour évoquer ce que je connais (le supérieur), j’aime bien quand les examens n’ont qu’un lointain rapport avec le cours. Ça pénalise les étudiants qui apprennent par cœur et ça favorise qui a lu la biblio du cours, qui s’est amusé à tester…

[quote=“fran.b”]
Je ne partage pas ton mépris des élèves qui bossent comme des brutes en réussissant moyennement [/quote]
Moi non plus. J’ai de la sympathie pour eux, je trouve ça mignon. Ce que je méprise c’est l’omniprésence de l’idéologie de la concurrence et de la méritocratie lorsque les règles ne sont pas les mêmes pour tous.

Où est la contradiction?
C’est exactement ce que je voulais dire!
Tu aimes l’informatique? Fais des études en informatique et en théorie ça te préparera aux métiers de l’informatique. Ça tombe bien puisque tu aimes ça.
De même pour les finances publiques… (puisque c’est mon cas)
Le toilettage de chiens…

quote="Lucci"
j’aime bien quand les examens n’ont qu’un lointain rapport avec le cours. Ça pénalise les étudiants qui apprennent par cœur et ça favorise qui a lu la biblio du cours, qui s’est amusé à tester…[/quote]
Ce qui serais pas mal c’est à la rentrée les profs donnent les titres des chapitres, puis plus rien jusqu’aux examens.
Comme ça l’université n’est là plus que pour valider les acquis et c’est plus trop la peine de payer des profs. Il y a qu’a oublier l’objectif de transmission du savoir pour se contenter a récupérer les frais d’inscriptions et à valider des acquis. On devrait arriver à rendre l’université rentable avec ça.

:laughing:
Fais gaf, tu risquerais de donner des idées…
Pour l’instant la méthode imaginée pour rentabiliser c’est de scinder les universités. D’un coté, des super-lycées aussi médiocres que les écoles privées (les formes inférieures de l’enseignement supérieur) et de l’autre des centres de recherche.

[quote=“Lucci”]

[quote=“fran.b”]
car sur quoi vas tu la faire? [/quote]
Ce n’est pas à moi d’en décider. Pour évoquer ce que je connais (le supérieur), j’aime bien quand les examens n’ont qu’un lointain rapport avec le cours. Ça pénalise les étudiants qui apprennent par cœur et ça favorise qui a lu la biblio du cours, qui s’est amusé à tester…
[/quote]Tous tes élèves ont ils les moyens de faire ça (moyens matériels entre autres)? Par principe, je ne demande aucun livre à mes élèves, mon cours est complet, et suffisant pour les DS, point barre.

[quote]

[quote=“fran.b”]
Je ne partage pas ton mépris des élèves qui bossent comme des brutes en réussissant moyennement [/quote]
Moi non plus. J’ai de la sympathie pour eux, je trouve ça mignon. Ce que je méprise c’est l’omniprésence de l’idéologie de la concurrence et de la méritocratie lorsque les règles ne sont pas les mêmes pour tous.
[/quote]Alors pourquoi tiens tu à les pénaliser, ces élèves? Ils font ce que tu leur demandes et tu ne leur dis pas ce tu les juges sur autre chose. Ceux qui te connaissent sont au courant mais les autres? Tu as remplacé des critères connus de tous par tes critères à toi, imprécis et sujets à caution. En fait, tu confirmes que tu préfères privilégier des capacités supposées innées à celles acquises par le travail et tu sembles utiliser pour cela la méthode du hors programme sans te rendre compte que tu favorises les gens au courant et qui anticipes tes désirs. Ton élève qui travaille chez Flunch n’a pas le loisir d’aller à la bibliothèque souvent mais il est à tous tes cours! Tu l’aideras en faisant porter l’examen sur tes cours et pas sur autre chose.

fran.b quelques points:

  • je ne suis pas prof, j’ai été chargé de TD deux semestres. Je ne me sentais pas bien dans ce boulot que je respecte au plus haut point. Ton vécu de prof est plus valable que le mien.
  • je parlais sous l’hypothèse d’une égalité financière entre les élèves (avec le salaire étudiant)
  • je ne vois pas pourquoi ce mode de sélection te choque. Dis moi si je me trompe, mais tu n’est pas prof dans le supérieur. Car c’est bien la manière traditionnelle de procéder dans le supérieur. Mais les traditions se perdent…

Je suis prof en prépa,sinon j’ai été maitre de conf et ai démissionné (pas de gout pour le milieu la recherche) et ai continué à donner des cours dans le supérieur pendant une petite quinzaine d’année. L’idée partout est de sélectionner les élèves les plus capables, ce ne sont pas forcement ceux qui ont les meilleurs aptitudes. C’est cela qui est privilégié à la fac (les plus doués au départ vont en général en prépas, je met à part la médecine qui est un cas particulier). Je ne vois pas où tu as vu que le mode de sélection que tu suggères a été un mode traditionnel de sélection. L’idée de privilégier les capacités innées (ou naturelles) de l’étudiant par rapport à celles qu’il peut acquerir en cours est au contraire largement combattue car privilégiant les élèves issus d’un milieu favorisé par rapport aux autres et niant la possibilité de s’élever par son travail. Elle impose quasiment le déterminisme social. En minisant le travail «scolaire» dans l’évaluation (et ce à cause des variations des conditions de travail), on tient compte essentiellement des capacités du candidat indépendantes du cours et pas de ce qu’il a pu acquerir par son travail. Ce faisant, on privilégie considérablement l’étudiant baignant continuellement dans un milieu stimulant (éduqué, suscitant la discussion et le questionnement, en clair aisé) et on flingue l’étudiant isolé dans sa chambre mansardée de 6m². Je suis persuadé que ça n’est pas ta volonté.

Tu viens de dire plus clairement ce que j’ai dis plus haut :slightly_smiling:

[quote=“fran.b”]Je suis prof en prépa,sinon j’ai été maitre de conf et ai démissionné (pas de gout pour le milieu la recherche) et ai continué à donner des cours dans le supérieur pendant une petite quinzaine d’année. L’idée partout est de sélectionner les élèves les plus capables, ce ne sont pas forcement ceux qui ont les meilleurs aptitudes. C’est cela qui est privilégié à la fac (les plus doués au départ vont en général en prépas, je met à part la médecine qui est un cas particulier). Je ne vois pas où tu as vu que le mode de sélection que tu suggères a été un mode traditionnel de sélection. L’idée de privilégier les capacités innées (ou naturelles) de l’étudiant par rapport à celles qu’il peut acquerir en cours est au contraire largement combattue car privilégiant les élèves issus d’un milieu favorisé par rapport aux autres et niant la possibilité de s’élever par son travail. Elle impose quasiment le déterminisme social. En minisant le travail «scolaire» dans l’évaluation (et ce à cause des variations des conditions de travail), on tient compte essentiellement des capacités du candidat indépendantes du cours et pas de ce qu’il a pu acquerir par son travail. Ce faisant, on privilégie considérablement l’étudiant baignant continuellement dans un milieu stimulant (éduqué, suscitant la discussion et le questionnement, en clair aisé) et on flingue l’étudiant isolé dans sa chambre mansardée de 6m². Je suis persuadé que ça n’est pas ta volonté.[/quote]Exactement et je rajouterais même que ce système ne marche pas :

pour le domaine que je connais le mieux (sciences humaines) on s’aperçoit que ceux qui ont fait une prépa, qui réussissent l’agreg, ne sont pas forcément les meilleurs profs ou chercheurs.

En effet, en prépa, il n’ont pas trop le temps de lire, du coup ils lissent des commentaires des textes fondateurs, des annales …
Cette méthode leur donne une culture “classique” qui leur permet d’avoir le capes ou l’agreg mais ne développe pas beaucoup leur esprit d’analyse.

Au contraire, à l’université, ils y a plusieurs profs de la même matière, avec des avis différents et il y a le temps pour se forger sa propre culture, pour lire les textes originaux et avoir un avis propre sur ceux-ci. Du coup l’enseignant qui sort de l’université a plus de chance d’avoir véritablement fait une expérience personnelle de la matière et sera un meilleur prof et un meilleur chercheur.

Bien sur ce n’est pas une règle générale mais une tendance.

Par ailleurs, en prépa, il n’y a pas de recherche, alors qu’à l’université les prof-chercheurs peuvent dynamiser le cours avec colloques, séminaires, …

Bref il ne faut pas oublier que les prépas sont au départ strictement scientifiques et ont été créées pour pallier à un manque d’ingénieurs très qualifiés (pour faire des armes en autre) fr.wikipedia.org/wiki/Classe_pr% … Historique.

Non l’université n’est pas morte, c’est même elle qui fournit l’immense majorité de chercheurs…

Tu lances un autre débat avec un argument mainte fois entendu contre les prépas. C’est amusant de s’imaginer que dans 2 ans de prépas suivi de 6 ans de fac (ce qui est le parcours d’un étudiant passant par les prépas puis s’engageant dans la recherche -les normaliens suivent leur scolarité dans un cadre universitaire-), les deux premières années sont déterminantes et fondamentales :slightly_smiling:.

Les prépas ne se subsituent qu’aux deux premières années de la faculté. Je doute que durant ces deux premières années des chercheurs éminents viennent faire cours et montrer les dernière subtilités de leur matière à des élèves qui débutent. Je doute même que les élèves aient le loisir et les moyens dans leur discipline de lire des textes originaux (cela vient vers la 4ième année (maitrise ou M1). Régulièrement des élèves en première cycle universitaire, concurrents présumés (se disant tels) des prépas, utilisent ces arguments. Par contre, plus aucun élève de second et surtout de troisième cycle ne les utilise parce qu’ils savent le ridicule de cette supposée concurrence: les prépas ne sont qu’un moyen de sélectionner et préparer les élèves des écoles d’ingénieurs et pas une formation d’excellence visant à étouffer la fac, on enlève la faculté et il n’y a plus d’enseignement supérieur en France au dela du niveau M1. Parce que les élèves sont au démarrage meilleurs, les exigences et le travail y sont plus importants. Point. Je n’ai pas vu de différences flagrantes entre les étudiants en fac et en prépas.
C’est quand même étonnant ce complexe des universités et cette idée de la future mort de l’université.

En IUT j’ai suivi des cours de Data Maining et de Data Warehouse par M Lakhal et Mme Cicchetti, notamment le DataCube. Ça date pas du moi dernier mais c’est récent quand même.

[quote=“fran.b”]Les prépas ne se subsituent qu’aux deux premières années de la faculté. Je doute que durant ces deux premières années des chercheurs éminents viennent faire cours et montrer les dernière subtilités de leur matière à des élèves qui débutent.[/quote]C’est sur ça dépend de l’université et de la volonté politique. Après les colloques sont souvent organisés par les profs, pour les profs mais les étudiants qui se donne la peine d’être au courants peuvent en profiter [quote=“fran.b”]Je doute même que les élèves aient le loisir et les moyens dans leur discipline de lire des textes originaux (cela vient vers la 4ième année (maitrise ou M1). [/quote]Ben pourquoi, ils ont le temps, des bibliothèques, manque plus que la volonté. Bien sur il a des gens pas sérieux partout [quote=“fran.b”]Régulièrement des élèves en première cycle universitaire, concurrents présumés (se disant tels) des prépas, utilisent ces arguments. Par contre, plus aucun élève de second et surtout de troisième cycle ne les utilise parce qu’ils savent le ridicule de cette supposée concurrence: les prépas ne sont qu’un moyen de sélectionner et préparer les élèves des écoles d’ingénieurs et pas une formation d’excellence visant à étouffer la fac, on enlève la faculté et il n’y a plus d’enseignement supérieur en France au dela du niveau M1. [/quote] Entièrement d’accord [quote=“fran.b”]Parce que les élèves sont au démarrage meilleurs, les exigences et le travail y sont plus importants. Point.[/quote] C’est là que je ne suis pas d’accord. Je suis contre les prépas parce que je pense qu’elles ne contribuent pas d’une bonne manière à la formation des étudiants. Comme tu l’as bien dit dans un précédent post, ce sont les étudiants qui ont une culture familiale importante qui vont en prépa. Ces étudiants ont à mon avis plus besoin de faire leur propre expérience de la matière que d’apprendre par coeur une façette classique de cette matière (que de toute façon ils ont déjà par leur familles). Je n’ai pas peur de la concurrence entre prépa et fac (qui d’ailleurs ne me concerne pas) mais je trouve dommage qu’une partie des étudiants ait deux premières année de fac moins ouvertes.

L’argument contre ce que je viens de dire est de dire que si les étudiants ne sont pas encadrés, ils bossent moins. Je pense qu’il serait plus efficace de trouver des moyens de les motiver (par exemple l’ambiance de recherche dynamisante à la fac) plutôt que des les enfermer dans le carcan de la prépa.

[quote=“fran.b”]Je n’ai pas vu de différences flagrantes entre les étudiants en fac et en prépas.[/quote]Il y a quand même une ambiance en prépa “on est le meilleur” qu’on ne peut que constater. Le danger, c’est que certains étudiants en prépa ne fassent pas assez travailler leur esprit critique et se reposent sur leur acquis familiaux et leur enseignement.

Si on réfléchi bien, en prépa l’esprit critique n’est pas valorisé, ce qui est valorisé c’est un semblant d’esprit critique légué par l’éducation car le vrai esprit critique ne vient qu’avec la lecture et la pluralité des expériences et la prépa ne laisse pas assez de temps libre aux étudiants pour qu’ils puissent lire et assisté à des colloques.[quote=“fran.b”]
C’est quand même étonnant ce complexe des universités et cette idée de la future mort de l’université.[/quote]Peut-être parce que les pouvoirs publiques ont des idées qui font peur. Par exemple le réamenagement de la licence qui se rapproche du BTS…

P-S: Je parle de la matière que je connais (Philosophie), en maths ce n’est sans doute pas aussi excessif même si je trouve mes remarques encore valables

Très franchement je ne suis pas un grand fan de l’encadrement aussi important que ce que l’on trouve en prépa. Ca amène deux choses :
[ul]
[li]les étudiants sont formés pour chaque matières qu’ils suivent ça personne ne peut le nier, mais pour ce qui est d’arriver à travailler par soi-même pour soi-même c’est une autre histoire ;[/li]
[li]les étudiants (tout du moins ceux que j’ai put voir) n’évoluent pas tellement socialement parlant. On a l’impression de les retrouvé à la sorti du lycée avec assez peu d’expérience de la vie. Grosso modo ceux que j’ai vu aller en prépa ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont et du caractère particulier de leur formation. J’en ai entendu plus d’un me soutenir que suivre les cours à la fac près de chez soit c’est une perte de temps et de la feignantise. Alors que les parents font des fois de lourd sacrifices pour eux (prêt pour entrer en école).[/li][/ul]

Ok, tu es prof en prépa et je respecte les super-lycées, mais pour moi ce n’est pas de l’enseignement supérieur. Ce n’est que de la préparation à… Et puis étant donné la faible proportion d’élèves en prépa, c’est quantité négligeable, nous pouvons en faire abstraction.

Fran, je me demande pourquoi tu parles toujours de la distinction inné/acquis. Si tu aimes ce que tu fais, si tu attaches un intérêt quelconque à ton art, tu as déjà un bon bagage (c’est ça que tu appelles l’“inné” ???). Se limiter à ingurgiter des cours et à pisser des fiches de lecture est pour moi de la médiocrité (c’est ça que tu appelles l’“acquis” ???).

Ce que j’appelais « sélection traditionnelle » à l’université est la conséquence d’un enseignement dispensé par des intellectuels (principalement des chercheurs) à la pointe mais qui n’ont a priori aucune capacité pédagogique. Souviens toi de tes cours de fac, tes cours étaient ils suffisant ? N’as tu pas senti la nécessité de lire ses bouquins, assister à des séminaires pour le voir se faire tailler en pièces, consulter ses sources… pour profiter pleinement de l’enseignement du Maître?

Enfin, sans être déterministe il faut admettre les contentes statistiques. La reproduction sociale n’est pas le fruit de l’imagination de sociologues gauchistes. C’est un problème concret et le coût des études n’arrange rien.

Tu viens de rayer de l’ordre de 60000 étudiants dont 2/3 dans les prépas scientifiques http://www.cefi.org/CEFINET/DONN_REF/HISTOIRE/histoire_preps.htm
Tu as une drole d’idée du négligeable.
Sinon, tu devrais te renseigner sur ce qu’elles sont. Ta vision date visiblement des années 80.

Je te laisse juge sur ce qu’on y enseigne, mais je n’apprécie pas.

[quote]Fran, je me demande pourquoi tu parles toujours de la distinction inné/acquis. Si tu aimes ce que tu fais, si tu attaches un intérêt quelconque à ton art, tu as déjà un bon bagage (c’est ça que tu appelles l’“inné” ???). Se limiter à ingurgiter des cours et à pisser des fiches de lecture est pour moi de la médiocrité (c’est ça que tu appelles l’“acquis” ???).
[/quote]
Si tu crois que c’est ce que j’attends de mes élèves, tu n’as strictement rien compris.

[quote]
Ce que j’appelais « sélection traditionnelle » à l’université est la conséquence d’un enseignement dispensé par des intellectuels (principalement des chercheurs) à la pointe mais qui n’ont a priori aucune capacité pédagogique. Souviens toi de tes cours de fac, tes cours étaient ils suffisant ? N’as tu pas senti la nécessité de lire ses bouquins, assister à des séminaires pour le voir se faire tailler en pièces, consulter ses sources… pour profiter pleinement de l’enseignement du Maître?[/quote]
C’est ça que tu désires? Un enseignement insuffisant obligeant les étudiants à chercher ailleurs pour sortir de lot, crois tu que c’est ça donner les mêmes chances à tous? Crois tu que comme ça tu rendras l’enseignement équitable et efficace?[quote]
Enfin, sans être déterministe il faut admettre les contentes statistiques. La reproduction sociale n’est pas le fruit de l’imagination de sociologues gauchistes. C’est un problème concret et le coût des études n’arrange rien.[/quote]
Tu te contredis, tu exiges qu’un étudiant se débrouille pour acquérir seul ses connaissances, et en même temps tu veux les mêmes chances pour tous. Tu idéalises tes «Maîtres» et en même temps tu les crois incapable de prodiguer un enseignement suffisant et qui éclaire. Le but d’un enseignement est de développer la reflexion et la capacité à manier des concepts. Cela se fait en utilisant les concepts de certains domaines (maths, lettres, physiques, etc) et s’accompagne accessoirement de l’apprentissage de ces concepts (effet de bord voulu). Juger les étudiants sur des concepts en dehors du cours rend la situation particulièrement inégalitaire et injuste. Tu peux retourner le fait dans tous les sens et l’habiller de pédagogie si tu veux, ça ne changera rien.

Si tu veux bien on arrête la discussion.

Non relis, tu comprendras qu’il n’y a aucune contradiction. Essaies de sortir des schémas traditionnels.

Efficace oui !
Ce n’est pas à l’enseignement d’être équitable !

Oui et de toute façon je ne suis pas convaincu. Former un étudiant comme un chercheur devrait rester la méthode de l’université, point! La “méthode lycée” ou bachotage, par cœur, fifiches … est médiocrité. L’excellence c’est faire participer l’étudiant à la production du savoir. Le reste est bourrage de crane.

Il y a des étudiants gros bosseurs, et des étudiants qui fonctionnent à l’imagination (les deux peuvent aussi arriver ou aucun). Ce n’est pas le résultat d’un quelconque inné AMA, mais bien d’acquis tant familiaux qu’environnementaux (une ontogénèse différente) le tout travaillé par une structuration fine individuelle (deux personnes avec un vécu similaire pourront diverger pour des raisons incomprehensibles à notre niveau).
Il n’empêche qu’en arrivant au moment de choisir une formation supérieure, il y a des profils différents qu’il me parait utile d’exploiter séparément, pour des raisons d’efficacité (les modes d’apprentissage ne sont pas les mêmes) et parceque les profils de fonctionnement ne mènent pas à la même efficacité dans les mêmes fonctions (recherche, direction de projet, ingéniérie, enseignement, etc…). Plus qu’une spécialisation technique pointue qui n’arrive vraiment qu’avec l’age, c’est sur des méthodes d’enseignement et des objectifs de restitution différents en plus de la culture forte du domaine choisi qu’AMA il faudrait travailler. Et je retombe sur mon idée que par exemple les plus imaginatifs (ceux qui ont des idées à 20 ans mais qui mettent 30 ans à les coucher sur papier) devraient aller à l’université (et parmis eux certains sortir direction recherche fondamentale), les plus pédagogues ou sociables dans des écoles normales (avec sortie de chercheurs pour travailler sur les méthodes d’enseignement), et les plus aptes à bosser des méthodes toutes faites dans écoles techniques (et certains qui rejoignent la recherche sur un mode appliqué), et on peut imaginer une palette plus fine. L’orientation ne devrait pas se faire autant sur des critères de résultats que ça l’est maintenant. Tout ça avec des possibilités de réorientation (parcequ’on a pas fini de se construire quand on a 18ans) mais ces possibilités se limiteraient au fur et à mesure qu’on avance.
Enfin bon, puisque la conversation est terminée…

De toutes les manières, on a décidé de mettre les étudiants dans les casernes, alors je crains que l’intelligence ne s’éteigne. Non ? C’est pas lié aux caserne l’esprit militaire ? :smt003

Mattotop comme souvent je suis d’accord avec toi, mais comme toujours j’ai des mais…
L’université joue le jeu de l’égalité des chances. C’est la seule structure qui accepte tous les bacheliers, sans entretien préalable, lettre de motivation et autre examen d’entré. Ce qui est navrant selon moi c’est que l’université perd de sa spécificité et privilégie “l’enseignement traditionnel” en premier cycle alors que les super-lycées n’évoluent pas.
Si le mode d’apprentissage de l’université doit être saccagé pour diplômer tout le monde, il ne manque presque rien aux autres. BTS, prépa, facs privés, ENA, écoles d’ingé… ils pourrait jouer le jeu en accueillant “les nouveaux” étudiants. Au lieu de cela, ils restent sélectif et jouent aux apôtres de l’égalité des chances alors même qu’ils décrivent la fac comme la poubelle du supérieur.
Au lieu de créer des super-lycées pour tous (pour ceux qui ne sont pas capable de produire de la connaissance), on préfère entasser tous les étudiants dans les fac, sacrifier cette institution et ces étudiants (faut pas rêver, au final la sélection se fera par le vide entre la 2ième et la 4ième année).
Comment??? ha oui j’avais oublié, un étudiant coute 4x (?) moins chère à l’État qu’un élève de prépa. Alors autant sacrifier l’enseignement qui développe l’esprit critique.

[quote=“Lucci”]Alors autant sacrifier l’enseignement qui développe l’esprit critique.[/quote]Ça c’est le “deuxième” bénéfice, celui à “long terme”…
Moins d’esprit critique = plus de moutons…

Mais l’École “en théorie” (et dans sa “globalité”) n’est-elle pas là pour apprendre aux élèves à avoir “l’esprit critique” justement? et non pour leurs donner un “métier” (il me semble que celà devrait être VRAIMENT à la charge de l’employeur… nan?)…

Il me semblait que la formation d’esprits critiques était le fondement de l’École, j’ai dû me tromper… :unamused: :laughing: :unamused:

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