Rodmov: gagné.
Maintenant que j’y réflechis, tu as aussi toute la série des révolutions non violentes pépinièristes, révolution des roses, (des) orange(s)… 
La révolution Nationale aussi, n’a fait aucun mort officiel chez nous.
Mais à part pour les révolutions pépiniéristes appliquant les Méthodes Ackerman, on peut quand même admettre que les révolutions sont trés rarement (j’avais tort de penser “jamais”) des parties de plaisir. quote=“Junichirô”
Matt, arrête un peu avec le réformisme. ça ne veut plus rien dire avec le PS actuel.[/quote] Oui, mais pour moi, ça veut dire quelquechose. [quote=“Junichirô”]Blum expliquait la différence entre révolution et réformisme (relis ses textes);[/quote] Pas tout à fait, il distinguait surtout la voie RadSoc, que toi tu appelles réformiste (amender dans un cadre républicain le capitalisme sans le détruire, le rêve petit bourgeois ou la classe possèdante entretiendrait ses privilèges dans une société calme et proprette à coup de petits avantages pour tous), de la voie socialiste, qui mène nécessairement à la société socialiste. Mais je ne me rappelle pas qu’il ait appelé ce fonctionnement radsoc “réformiste”: il a même gardé le terme pour lui d’ailleurs, pour se distinguer des révolutionnaires d’octobre, si je me souviens bien.
Et je revendique cet objectif, que tu le nommes réformiste, ou révolutionnaire Jaurèssien (dont Blum n’a fait qu’éclaircir le point de vue), même si je ne partage pas ce qui l’en différencie, à savoir son soutien à un objectif de dictature “démocratique” du prolétariat.
Mais rappelle toi aussi qu’il conspuait ce qu’il appelait la “tentation anarchiste” du peuple (terme mal choisi, mille excuse à Lucci, il pensait aux Bolcheviks, et à ce que >nous< appelons révolution), et son idée était que la révolution, loin de se décrèter, consiste en une accumulation de résultats de luttes et d’éducation populaire, qui prépare les mentalités et l’avènement de la période de vraies réformes, en une lente “maturation sociale” du peuple. Alors pour lui ça passe effectivement par un inévitable soubresaut de l’histoire, un détail de la révolution vue dans son ensemble, qui n’est que l’avènement de la société socialiste, celle qui commencerait vraiment les réformes (car il ne croit pas, et il a bien raison, à la fin de l’histoire). Personnellement, je pense juste que ce soubresaut est évitable, et que cette révolution peut s’obtenir avec une progression continue et un basculement dans la société socialiste pas plus violent que la révolution des oeillets.
C’est à cause de cette conviction là, que le basculement peut se ramener par la négociation et l’éducation à un simple changement de manteau de la démocratie, que je me dis réformiste, pour bien me distinguer des révolutionnaires pour qui la révolution se résume au moment de l’abandon du capitaliste et pour qui tout ça doit s’organiser dans une ambiance de réglement de compte.[quote=“Junichirô”]mais son réformisme aboutissait à un état socialiste! Ceux de Ségolène aboutissent au mieux au Zénith dasn une espèce de messe à la con au pire Bd Raspail. (Peut-être, est-ce plus près du peuple que la rue de Solférino?)[/quote] Encore une fois: on parlait de socialistes, là.[quote=“Junichirô”]Quant à Aubry, tu me diras: “wait and see”. Mais elle a déjà fait partie de gouvernements, de la Direction d’un parti qui à la fin des années 80 a fait plus pour l’avènement du capitalisme financier actuel que n’importe quel Sarkozy de pacotille.[/quote] On est dans un monde capitaliste, et on est pas unanimement anticapitalistes. Il faut donc faire avec ce qu’on a et négocier avec ses convictions quand on a le pouvoir, pour faire avancer les luttes >et donc les mentalités< par des réformes, en les négociant avec l’opposition. Le malheur est que ce sont les héritiers radsoc qui ont tenu les reines (Mitterrand en premier) jusqu’à présent, et comme n’importe quelle mesure “semblant sociale” même de droite peut paraitre socialiste si elle n’est pas évaluée avec l’objectif de l’abandon du capitalisme, si tu y ajoute les légitimes (démocratiquement) concessions à l’opposition de droite, forcément, tu arrives rarement à un bilan vraiment progressiste.
Aubry est aussi dans son fonctionnement sur une ligne de negociation type radsoc (cf le modem à Lille), mais avec un heritage nordique plus ouvrieriste, et une rigueur protestante que n’ont pas les radsoc. Alors est ce de la realpolitik ou de la compromission, je ne sais pas, mais elle semble au moins avoir cette objectif d’une société socialiste qui ne soit pas qu’un aménagement du capitalisme, et ça se voit. Ca la différentie des précèdents socialistes qui n’avaient même pas ça dans la tête.
Comme tu dis: wait’n’see.